Eglises d'Asie

Le sort des réfugiés bhoutanais au Népal fait l’objet de discussions entre les deux gouvernements

Publié le 18/03/2010




Le Bhoutan et le Népal continuent leurs pourparlers au sujet des 70 000 Bhoutanais réfugiés au Népal, mais ne sont pas parvenus encore à une solution.

Le premier ministre du Népal, Girija Prasad Koirala, en a discuté avec le représentant du Bhoutan en septembre 1992 à Jakarta, lors du sommet du Mouvement des non-alignés. Son ministre des Affaires étrangères, Narendra Bikram Shah, s’est rendu deux fois au Bhoutan au cours des derniers mois. Le 22 novembre, au cours d’une réunion du Fonds de développement de l’Asie du sud à Katmandou, le ministre des Affaires étrangères du Bhoutan, Dawa Tschering, a été reçu par le premier ministre Koirala au sujet du même problème. Par ailleurs, ce dernier et le roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuk, devaient se rencontrer entre le 12 et le 14 décembre 1992 à Dacca, à l’occasion d’une réunion internationale : « Le roi et le premier ministre seront logés dans le même hôtel et le sujet (des réfugiés) sera abordé en prioritéa déclaré à la presse le ministre des Affaires étrangères bhoutanais.

Les réfugiés, qui représentent le dixième de la population du Bhoutan, sont actuellement hébergés au Népal dans cinq camps administrés par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. Le Japon a fait don d’une somme de 885 000 dollars américains pour leur assistance.

Le Népal affirme que le Bhoutan, majoritairement bouddhiste, procède à une sorte de « purification ethnique » en expulsant sa population hindoue d’origine népalaise.

C’est en juin 1991 que les Bhoutanais d’origine népalaise ont commencé à passer en grand nombre au Népal pour échapper aux mesures de plus en plus oppressives du pouvoir issu de l’ethnie majoritaire au Bhoutan. Une politique d' »intégration culturelle » inaugurée en 1985 dénie la citoyenneté aux enfants issus de mariages avec une Indienne ou une Népalaise et impose aux groupes ethniques minoritaires la langue, le vêtement et les coutumes de la majorité. Depuis 1989, les émissions de la télévision indienne sont brouillées, les étrangers ne sont plus admis qu’en nombre limité et un permis de travail leur est nécessaire (1). Aujourd’hui le gouvernement du Bhoutan ne considère pas les gens recueillis dans les camps du Népal comme des réfugiés. Il affirme qu’ils sont allés volontairement chercher du travail au Népal, et que la plupart d’entre eux, Indiens et Népalais par leurs attaches familiales, ne sont pas des citoyens du Bhoutan.

Le Népal ayant proposé que les réfugiés soient rapatriés sur la base des documents qu’ils possèdent, le Bhoutan ne reconnaît plus les papiers qu’il a lui-même délivrés. Le Népal voudrait aussi que les procédures de tri en vue du rapatriement des réfugiés lui permettent, s’ils sont identifiés comme nationaux indiens, de se retourner vers l’Inde pour régler le problème.