Eglises d'Asie – Timor Oriental
L’évêque de Dili demande que l’armée indonésienne garantisse la sécurité des guérilleros qui se rendent
Publié le 18/03/2010
Jose « Xanana » Gusmao, 45 ans, qui dirigeait la faction armée du Fretilin depuis 1979, a été capturé le 20 novembre 1992 dans la ville de Dili où il se cachait. A la suite de cette arrestation, les autorités indonésiennes ont promis l’amnistie aux guérilleros qui se rendraient. 36 membres du Fretilin, dont deux femmes, se sont rendus à Same le 1er décembre 1992. Le général indonésien Nurhadi a indiqué à la presse que 107 jeunes suspectés d’avoir participé dans le passé à des manifestations pour l’indépendance viennent de remettre à l’état-major de Dili un message exprimant leur déception à l’égard des chefs du Fretilin. Selon le même général, le comité international de la Croix-Rouge serait prochainement autorisé à voir Gusmao, détenu sur l’île de Bali.
Dans une interview diffusée par la télévision indonésienne, Gusmao a dit qu’il reconnaît la souveraineté de l’Indonésie sur Timor oriental. L’ancien chef rebelle a incité ses compagnons de résistance à se rendre.
Selon l’ambassadeur d’Australie à Jakarta, Gusmao a semblé en bonne santé quand il a paru à la télévision. Commentant ce témoignage, le ministre australien de la Défense, Robert Ray, a affirmé que le chef rebelle timorais n’avait subi aucune torture. Jose Ramos Horta, porte-parole de la résistance de Timor oriental en exil, a accusé Ray et les autres dirigeants politiques australiens de s’être lâchement inclinés devant l’Indonésie depuis l’annexion de Timor oriental et le massacre de milliers de ses habitants.
Ancienne colonie portugaise, Timor oriental a été envahi par l’Indonésie en 1975 et annexé l’année suivante. Le mouvement du Fretilin, qui vient d’être décapité, n’avait cessé depuis lors d’animer la résistance de la population timoraise (11).