Eglises d'Asie – Philippines
Mindanao : un large mouvement contre l’établissement d’un casino
Publié le 18/03/2010
Des représentants du Conseil national des Eglises protestantes, de la Conférences des évêques catholiques et du Comité de liaison entre l’épiscopat et les chefs d’entreprise, participaient à la procession. A l’appui de leur projet, les promoteurs promettent que le casino versera, chaque mois, de 10 à 20% de ses gains, soit plus de 500 000 FF, à la municipalité. Ils prétendent aussi que le futur casino attirera les capitaux de l’extérieur. Mais, dit un homme d’affaires, M. Raphaël Fortich, “Cagayan de Oro peut très bien se passer de ce casino. Nous ne voulons pas de cet argent sale”. De toute façon, il n’est pas prouvé que le casino attirera les capitaux.
Des télégrammes ont été envoyés au président Ramos, à son représentant à Mindanao et aux responsables de la PAGCOR, leur demandant de renoncer au projet. Des conseilleurs municipaux de Cagayan de Oro ont, de leur côté, proposé que des sanctions soient prises contre les établissements qui accueilleraient des jeux dans leurs murs.
Demandant à ses Eglises-membres de s’opposer à la légalisation du jeu, le Conseil national protestant des Philippines a lancé, le 24 novembre 1992, un avertissement: “Peu de gens gagnent aux jeux de hasard. Les seuls qui en profitent à coup sûr sont les organisateurs et ceux qui travaillent pour eux. Parce qu’il donne de faux espoirs et qu’il entretient des illusions, le jeu est un faux dieu. Jouer, c’est tomber dans l’idolâtrie. C’est une forme de culte célébré sur l’autel du dieu Mammon. Une légalisation du jeu sous n’importe quelle forme ne peut que saper les fondements mêmes de notre société et nuire à son développement”.
De son côté, l’archevêque de Cagayan de Oro, Mgr Jésus B. Tuquib, a présidé, le 26 novembre 1992, un rassemblement devant l’hôtel Pryce d’au moins six mille personnes, religieux et laïcs, chrétiens et musulmans, qui ont protesté contre l’ouverture du casino, prévue pour le 18 décembre 1992. Le maire de la ville, M. Magtajas, a déclaré à la fin de la manifestation: “Ce n’est que le commencement de notre lutte”.
Le président Ramos et son vice-président se sont à plusieurs reprises exprimé publiquement en faveur de la légalisation du “jueteng”, une forme populaire de jeu (10).