Eglises d'Asie – Timor Oriental
Des rebelles du Fretilin auraient choisi une église pour abandonner publiquement le combat
Publié le 18/03/2010
C’est le quotidien indonésien Kompas, proche de l’Eglise catholique, qui rapporte la réunion de ces anciens rebelles clandestins, le 13 décembre 1992, à l’église du village d’Aitara Soibada, à 50 kilomètres à l’est de Dili, où ils auraient “avoué les péchés de leur rejet de l’intégration (avec l’Indonésie)”. Remarquant que l’épisode unit les éléments d’un “rite religieux” et ceux d’une “cérémonie de la culture localeKompas écrit aussi que les guérilleros ont, selon la tradition, scellé dans le sang leur engagement de loyalisme envers le gouvernement indonésien. Selon la même source, les guérilleros du Fretilin se seraient ensuite rendus dans une autre église du village pour assister à la messe dominicale célébrée par le Père Filomeno Barreto.
Cette nouvelle fait suite à plusieurs apparitions sur les écrans de télévision de Jose Alexandre Gusmao, le leader du Fretilin connu dans la population sous le nom de “Xanana”, que les forces indonésiennes de sécurité ont capturé près de Dili le 20 novembre 1992. Le 16 décembre, comme dans les émissions télévisées précédentes, Gusmao a appelé les membres du Fretilin à se rendre et à aider à faire de Timor oriental une province de l’Indonésie. “Cessons d’égarer la population, ayons pitié de ceux qui ont tant souffert de nous suivre et soyons réalistes : Timor oriental est indépendant à l’intérieur de l’Etat unitaire de l’IndonésieS’exprimant uniquement en portugais traduit ensuite en indonésien, Gusmao a également déclaré :”Aucun pays étranger ne devrait intervenir dans les affaires de l’Indonésie concernant Timor oriental. C’est une affaire intérieure qui ne concerne que nous”.
Les partisans du Fretilin affirment toutefois que Gusmao a parlé sous la contrainte et qu’il a été torturé (13). Ils font également remarquer que les membres de la famille de Gusmao arrêtés avec lui n’ont pas encore été relâchés. Selon eux, les déclarations télévisées et les rapports sur les guérilleros qui se rendent font partie d’une campagne de propagande de l’Indonésie pour présenter le Fretilin comme un mouvement vaincu et pour rallier l’opinion de Timor oriental à la veille des pourparlers du ministre indonésien des Affaires étrangères, Ali Alatas, avec le Portugal aux Nations Unies.