Eglises d'Asie

La condition des travailleurs étrangers exige des aménagements de structure

Publié le 18/03/2010




Le comité de coopération internationale de la conférence épiscopale s’est réuni pendant deux jours à Hamamatsu pour étudier de nouveau ce que l’Eglise peut faire devant les besoins des travailleurs étrangers en nombre croissant (7). Dans la ville d’Hamamatsu, par exemple, il y a 20 000 travailleurs étrangers pour 500 000 habitants.

L’exposé de plusieurs cas tragiques a alimenté de larges discussions. Celui par exemple d’une jeune femme philippine qui a tué son bébé parce qu’elle avait peur de perdre son emploi. “Si elle avait pu entrer en contact avec un conseiller”, a remarqué le rapporteur du fait, “une autre solution aurait pu être trouvée”.

Des participants de la session ont toutefois contesté l’idée que les problèmes de ce genre puissent se résoudre à force de compassion et de bons conseils. Les travailleurs étrangers qui tombent malades et n’ont pas d’assurance maladie sont rejetés par les hôpitaux, même si un conseiller japonais les accompagne. Des associations et des initiatives privées peuvent certes alléger la condition de certains travailleurs. Mais la situation de ceux-ci requiert un changement dans les structures. Les assistants sociaux sont dépassés par les problèmes de visas, de contrats de travail, d’assurance-maladie. On a cité l’avis d’un directeur d’association médicale : la situation exige un amendement constitutionnel.

L’impact de la présence des travailleurs étrangers dans la société japonaise d’aujourd’hui vient d’être illustré par les réactions du public à un documentaire que la chaîne de télévision NHK a diffusé le 18 octobre, sous le titre provocateur : le mariage d’une Japonaise et d’un travailleur étranger mérite-t-il d’être fêté ? Le reportage a présenté la vie de six Japonaises mariées à des travailleurs du Pakistan, du Bangladesh et du Ghana. En quarante-huit heures, plus de six cents appels téléphoniques et courriers ont réagi à l’émission, dans des sens d’ailleurs opposés. Des téléspectateurs et des associations de défense des droits de l’homme ont fait grief à l’émission de renforcer les préjugés et les stéréotypes. D’autres personnes ont estimé que le reportage s’était montré trop indulgent envers les travailleurs étrangers illégaux.