Eglises d'Asie

L’arrestation de deux assistants sociaux catholiques repose la question des droits de l’homme

Publié le 18/03/2010




Deux assistants sociaux catholiques qui avaient aidé à organiser une grève ouvrière ont été arrêtés au mois de novembre 1992. Le fait vient d’être rapporté par l’avocat qui s’occupe de l’affaire, Todung Mulya Lubis. Selon lui, Azas Tigor Nainggolan et Tri Budi Luhur, de l’Institut social, établissement catholique de Jakarta, ont aidé des ouvriers de la ville industrielle de Tangerang, à l’ouest de Jakarta, à déclencher une grève à l’appui de leurs revendications salariales et pour de meilleures conditions de travail.

Lubis, qui annonce l’intention de la Fondation d’assistance légale d’Indonésie de demander au commandement militaire régional de Jakarta de libérer immédiatement ces deux travailleurs sociaux, estime que leur arrestation montre l’insuccès des efforts pour défendre les droits de l’homme.

La nécessité de poursuivre l’action de défense des droits de l’homme vient également d’être affirmée par un intellectuel musulman, Dawam Rahardjo, directeur de l’Institut d’études religieuses et philosophiques et membre de l’Association indonésienne des intellectuels musulmans. Rahardjo a exposé le 3 décembre 1992 devant des journalistes que le développement national des vingt-cinq dernières années a sacrifié les droits de la personne aux intérêts publics. Face à la pression de l’opinion internationale, le gouvernement, observe Rahardjo, prétend ne pas porter atteinte aux droits de l’homme en soutenant que l’Indonésie a son propre système de droits de l’homme, alors que cette revendication contredit le principe des droits universels de l’homme solennellement inscrit dans le préambule de la constitution (6).