Une personnalité politique recommande aux autorités la prudence dans l’affaire Gusmao

“Cette affaire, a dit Lopes da Cruz le 9 décembre, retient l’attention de la communauté internationale, spécialement celle des organisations de défense des droits de l’homme. Le procès va exposer à tout le monde le système judiciaire de l’Indonésie. De plus, comme le statut définitif de Timor oriental est encore débattu aux Nations Unies, qui n’ont pas admis l’annexion indonésienne, le procès de l’ancien chef rebelle pourrait avoir des effets négatifs pour la position de l’Indonésie devant l’opinion internationale”.

Gusmao dirigeait la résistance armée du Fretilin depuis l’invasion de l’Indonésie, en novembre 1975, et sa décision l’année suivante de faire de Timor oriental sa 27e province. L’ancien leader a été capturé le 20 novembre 1992 à Dili où il se cachait. Les juristes de la Fondation d’assistance légale d’Indonésie se sont dits prêts à assurer sa défense et ont exigé d’assister à ses interrogatoires.

Selon des sources bien informées, les autorités indonésiennes n’auraient pas encore décidé si Gusmao sera poursuivi comme un élément subversif, un dissident ou un criminel de droit commun. Des observateurs soulignent que Gusmao n’étant pas citoyen indonésien, son cas va déclencher des controverses et retenir l’attention internationale.

Selon un Timorais de l’est, responsable étudiant à Jakarta, qui a demandé à garder l’anonymat, la capture de Xanana ne met pas fin à la question de Timor oriental : “La religion, fait-il remarquer, joue un rôle important dans la province. 80 pour cent des habitants sont catholiques. Ils s’inquiètent devant l’invasion des musulmans. Le pire aspect du processus d’intégration, c’est l’islamisation”.