Eglises d'Asie

Des leaders religieux hindous formulent de nouvelles exigences et portent leur action sur le plan politique

Publié le 18/03/2010




Au cours d’une conférence de presse donnée à Delhi le 1er janvier 1993, deux dirigeants religieux hindous, les “swamy” Vamdeva et Muktananda, ont révélé que les 13 et 14 octobre 1992 avait été décidée la création d’un “Sant Samiti” ou “Comité des religieux”, dont le rôle sera “d’étudier la constitution actuelle de l’Inde et de faire les recommandations nécessaires pour son changementUne étude intitulée “Qu’en est-il de la constitution indienne actuelle?” a déjà été imprimée: elle est actuellement distribuée dans le public. Une semaine plus tôt, les deux leaders avaient publiquement rejeté l’actuelle constitution comme “anti-hindoue” et déclaré que les “sadhus (ou religieux hindous) étaient au-dessus de la loi

Le 1er janvier 1993, les “swamy” Vamdeva et Muktananda ont formulé une nouvelle exigence : les musulmans “doivent restituer spontanément (aux hindous) non seulement les mosquées de Bénarès (Varanasi) et de Mathura, mais aussi celle de Delhila “Jama Masjid”, la plus importante de la capitale. Ils sont bien décidés à allonger la longue liste (elle comprend actuellement plus de 3 000 constructions) des mosquées réclamées aux musulmans, tant que ces trois édifices importants n’auront pas été “volontairement” rendus au culte hindou.

Le “swamy” Vamdeva a de plus annoncé que le “Sant Samiti” participera aux prochaines élections en apportant son soutien aux partis politiques favorable à la restitution aux hindous des trois mosquées. Est aussi prévue une réunion d’experts économiques: elle devait avoir lieu dans le courant de décembre 1992, mais elle a dû être repoussée en raison des événements.

Les leaders de plusieurs partis d’opposition ont vivement réagi aux demandes du “swamy”, qu’ils ont accusé de provocation et ils ont demandé au gouvernement central d’“intervenir avec force contre ce genre de propagandeIls ont ajouté: “Si la propagande antinationale de Vamdeva et des autres n’est pas immédiatement arrêtée, la situation peut devenir incontrôlable”. Par ailleurs, l’un des vice-présidents du BJP, le parti hindouiste, M. Sunder Singh Bandari, a fait savoir que, pour le moment, son organisation ne prend pas position sur la demande exprimée par les religieux à propos des trois mosquées.

Geste inattendu, le gouvernement fédéral a libéré les leaders du BJP emprisonnés immédiatement après la destruction de la mosquée d’Aydhoya. Mais de violentes émeutes ont éclaté à Bombay et à Hyderabad, capitale du Gujarat. Au 14 janvier 1993, on déplorait près de trois cents morts. L’armée a dû intervenir et a reçu l’ordre de tirer à vue sur les manifestants. Les trains quittant l’agglomération de Bombay étaient pris d’assaut par des milliers de musulmans fuyant la violence.