Eglises d'Asie – Vietnam
Deux religieux bouddistes, interrogés par la police, menacent de s’immoler par le feu
Publié le 18/03/2010
L’auteur d’une des deux lettres, datée du 15 décembre 1992, est le vénérable Thich Nhât Liên, 70 ans, religieux dans une pagode de la ville de Xuân Lôc, province du Dong Nai. Il affirme avoir été obligé de « travailler » pendant neuf jours consécutifs, du 2 au 12 décembre, et avoir résisté aux policiers qui voulaient le forcer à affirmer que le testament n’était qu’un faux. Ces interrogatoires l’ont épuisé et il confie qu’il n’aurait pu les supporter plus longtemps. Le religieux rapporte aussi qu’à l’issue de ces séances, les agents de la sûreté ont décidé d’assurer « sa protection » et pour cela « ont investi cour et bâtiments de sa pagode ».
L’autre lettre, datée du 10 décembre, se présente comme une lettre d’adieu; elle a été écrite par le vénérable Thich Tri Tuu, religieux à la célèbre pagode de Linh Mu située sur les bords de la rivière des parfums à Huê. Il se proclame « le plus proche et plus fidèle disciple depuis 17 ans » du vénérable Thich Don Hau. Depuis le 17 novembre 1992, il a été constamment convoqué par la police et n’a cessé de proclamer la parfaite authenticité du testament de son maître, Thich Don Hau. Il est prêt « à transformer son corps en torche vivante pour éclairer la vérité ».
Quelques jours après la diffusion de ces lettres en France, le 28 décembre 1992, le porte-parole du ministre vietnamien des affaires étrangères rejetait ce qu’il appelait « des accusations calomnieuses » et « appelait le public à la vigilance à l’égard des personnes qui commettent des actes de sabotage, de provocation et de division religieuse » (20). Le communiqué du gouvernement vietnamien ne rentre pas dans les détails. En particulier, il ne discute pas de l’authenticité de ces lettres pas plus d’ailleurs que de celle d’un autre document également diffusé en France, contenant les directives du Comité central du parti communiste dans l’affaire du religieux Thich Huyên Quang (21).