Eglises d'Asie – Inde
Goa : les catholiques et le projet de nouvelle voie ferrée
Publié le 18/03/2010
De nombreux fidèles approuvent la position prise par le conseil diocésain. Ils rappellent que l’affaire dure depuis trois ans et que l’Eglise se doit de parler en matière sociale. Soeur Maria Faria et Soeur Gemma D’Sa, deux religieuses connues pour leur action en faveur des femmes et contre la drogue, ont exprimé leur approbation. Et le P. Teotonio de Souza, jésuite, a déclaré : « Jésus a enseigné aux masses opprimées de son temps un mode de vie qui était, en fait, une protestation contre l’oppression politique de Rome ».
Mais des voix se sont élevées dans l’autre sens. Un député dont la réputation de non-conformisme n’est plus à faire, M. Radharao Gracias, a dit : « La tâche de l’évêque est de montrer aux gens le chemin du ciel. Ce n’est pas à lui de décider par quel itinéraire aller en train à Bombay. Les leaders religieux hindous et musulmans sont intervenus à Ayodhya : nous en subissons les conséquences ».
Entre les approbations et les critiques, M. Peter R. de Souza, professeur de science politique à l’université de Goa, se montre plus nuancé. « Je crains, dit-il, que les éléments conservateurs de l’Eglise ne cherchent à la tenir à l’écart des questions politiques, ce qui ne pourrait que nuire aux pauvres ». Le professeur néanmoins ne partage pas l’avis des autorités diocésaines dans cette affaire de la voie ferrée. Certains catholiques, qui citent l’exemple des Philippines et de l’Amérique latine, craignent plutôt que l’Eglise s’engage trop loin en politique.
Enfin beaucoup accusent certains médias d’avoir aggravé les oppositions en polarisant l’opinion publique sur ce projet de voie ferrée.