Eglises d'Asie

Hongkong : M. Bresnihan répond aux critiques adressées à la politique du gouvernement local à l’égard des réfugiés

Publié le 18/03/2010




Dans une interview accordée à « Asia Focus » et publiée par cette revue le 15 janvier 1993, M. B.J. Bresnihan, qui assure la fonction de coordinateur des réfugiés au sein des services de sécurité de Hongkong, a répondu à un certain nombre de critiques adressées au gouvernement de Hongkong par divers groupes catholiques. Il a en premier lieu exprimé sa satisfaction sur la manière dont sont menés les interrogatoires destinés à déterminer le statut réel des demandeurs d’asile. Selon lui, les interprètes seraient bien formés et effectueraient un travail très correct.

M. B.J. Bresnihan n’a cependant pas véritablement répondu aux critiques contenues dans de nombreux rapports émanant des organisations les plus diverses comme Amnesty International, l’Association des juristes pour les droits de l’homme et beaucoup d’autres, qui ont mis gravement en cause la prodédure du tri (screening), l’incompétence des interprètes, leur méconnaissance de la société vietnamienne actuelle, la légèreté des décisions prises par les services de l’immigration du territoire.

Le coordinateur des réfugiés a fait allusion à l’enquête judiciaire de 1991 qui, selon lui, aurait conclu au « caractère raisonnable » des méthodes employées dans les interrogatoires. En réalité, la Haute Cour de Hongkong à qui avait été soumis le cas de 9 réfugiés vietnamiens a rendu, le 18 février 1991, une première conclusion invalidant la décision du bureau d’immigration qui refusait le statut de réfugié à un des plaignants, nommé Dô Giao (8). Par la suite, le 28 mars 1991, le procès était ajourné « sine die » (9) ), en raison d’un accord intervenu entre les huit autres plaignants et le gouvernement de Hongkong.

Le coordinateur des réfugiés a ensuite répondu à un certain nombre d’autres critiques. Le gouvernement du territoire, a-t-il expliqué, n’est pas favorable aux adoptions d’enfants dans les camps de réfugiés. Peu d’enfants, en effet, sont susceptibles d’être adoptés. Pour ce qui concerne les difficultés que rencontrent les organisations humanitaires qui veulent pénétrer dans les camps, M. B.J. Bresnihan a fait valoir des raisons de discipline et de bon ordre. Le gouvernement ne peut accepter, a-t-il précisé, que des gens aillent porter dans les camps un message opposé au sien.

Sur les 43 000 demandeurs d’asile aujourd’hui dans les camps de Hongkong, 26 000 ont été déclarés non-réfugiés tandis que 17 000 attendent de passer devant la commission d’enquête.

Rectificatif

Dans le n° 147 d’Asie, daté du 16 janvier 1993, nous avons malencontreusement laissé échapper deux erreurs de chiffres. Dans l’Etat du Kerala (Inde), les musulmans ne sont pas 40% de la population comme nous l’avons écrit, mais aux alentours de 20% (p.8). Au Pakistan, les chrétiens ne sont pas 150 000 mais 1 500 000 (p.12). Nous prions nos lecteurs de bien vouloir nous pardonner ces erreurs.

Le directeur