Eglises d'Asie – Indonésie
Ile de Florés : le tremblement de terre a démantelé un système trop élitiste de formation du clergé, dit l’évêque
Publié le 18/03/2010
Le tremblement de terre qui a secoué l’île de Florés le 12 décembre 1992, d’une intensité de 6,8 sur l’échelle de Richter, a détruit, estime-t-on, quatre-vingt-dix pour cent des constructions dans les districts les plus atteints du centre et de l’est de l’île, et fait plus de deux mille victimes.
Selon Mgr Darius Nggawa, de la société du Verbe divin, évêque de Larantuka à environ 1800 kilomètres à l’Est de Jakarta, la catastrophe a détruit plus de la moitié des églises de son diocèse, endommagé si gravement le grand séminaire diocésain et celui du Verbe divin que les deux établissements ont dû arrêter toute activité, peut-être pour deux ans.
“Depuis le tremblement de terre, a déclaré Mgr Nggawa, tous les habitants de l’île sont égaux, il n’y a plus de différence sociale entre les paroissiens et leur clergé. Le désastre n’a pas seulement détruit leurs biens physiques, il a mis par terre le système féodal qui persistait dans l’Eglise aussi bien que dans la société. La formation des séminaristes avait perdu contact avec les réalités de la vie locale, le clergé y acquérait la mentalité d’une élite. Il nous faut réévaluer cela pour l’avenir”. Puisque le désastre a démoli un petit et deux grands séminaires, l’évêque espère un renouveau de la formation cléricale, qui mettra davantage l’accent sur la réalité locale et sur l’importance du service des communautés.
Mgr Nggaxa observe aussi que la catastrophe a ouvert un nouvel horizon aux relations entre chrétiens et musulmans à Florés. “Les musulmans de l’île de Babi qui ont survécu sont maintenant réinstallés sur une terre qui appartient à l’archidiocèse d’Ende. Nous voici liés par la solidarité humaine. C’est pour moi la chose la plus importante.”