Eglises d'Asie

L’Eglise de rite syro-malabar du Kerala devient autonome

Publié le 18/03/2010




Le pape Jean-Paul II vient d’élever au statut d’archevêché majeur l’Eglise de rite syro-malabar du Kerala. Cette décision met fin à plusieurs siècles de controverses (7). Le cardinal Padiyara, archevêque d’Ernakulam, a été nommé premier “archevêque majeur” de cette Eglise.

L’Eglise syro-malabar du Kerala, dont le centre se trouve ainsi placé à Ernakulam, ville portuaire en face de l’île de Cochin, rassemble plus de deux millions de catholiques répartis dans une douzaine de diocèses, dont les deux archidiocèses d’Ernakulam et Changanacherry. L’archevêque majeur préside le synode de l’Eglise syro-malabar. La responsabilité du séminaire Saint-Thomas de Kottayam lui est aussi confiée (8).

A l’extérieur du Kerala, les fidèles de rite syro-malabar sont au nombre de trois millions et demi, répartis en huit diocèses et une éparchie. Le décret pontifical publié le 29 janvier 1993 précise que l’archevêque majeur n’a pas juridiction sur les diocèses du même rite extérieurs au Kerala, ni sur l’éparchie de Kalyan (qui recouvre les territoires de trois diocèses latins au Maharashtra) (9). Rome se réserve la décision finale en matière liturgique ainsi que pour les nominations d’évêques.

Le cardinal Padiyara voit dans la décision papale “une reconnaissance de l’Eglise syro-malabar” par l’Eglise universelle. Mgr Powathil, archevêque de Changanacherry, l’accueille avec joie comme une “décision historique”. On se souvient qu’il y a peu de mois, les deux archevêques se trouvaient “de facto” à la tête de deux groupes qu’opposaient des querelles de liturgie et de préséance. Une commission désignée par Rome a passé plusieurs semaines au Kerala en septembre 1992 pour étudier la situation et proposer des solutions (10).

La Conférence épiscopale de l’Inde est également satisfaite. Son secrétaire général adjoint, le P. George Pereira, espère que la nouvelle organisation “suscitera une plus grande compréhension et favorisera une coopération plus étroite entre les différents rites, pour le bien de l’Eglise et celui de la société. Dans ce pays divisé par tant de problèmes, l’unité de l’Eglise dans la diversité fera d’elle un témoin plus efficace du Christ”.

Et le cardinal Padiyara conclut : “Ce n’est pas ma personne qui est mise à l’honneur, mais l’Eglise de rite syro-malabar. Pendant des siècles, elle n’a eu ni tête ni structure. Un vide vient d’être comblé”. Il invite les fidèles à pardonner en oubliant le passé et à travailler ensemble pour l’avenir.