Eglises d'Asie

Les chrétiens d’Asie se préoccupent de plus en plus de la protection de l’environnement

Publié le 18/03/2010




Du 31 janvier au 5 février 1993, 43 spécialistes, ecclésiastiques et laïcs, venus de onze pays d’Asie, se sont rencontrés à Tagaytay City (Philippines) pour un colloque sur “Foi, science et écologie”. Ils ont exprimé leur commune inquiétude devant les dégâts écologiques sérieux causés sur le continent asiatique par un développement mal maîtrisé. La réunion était organisée par la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC).

Dans leur déclaration finale, les participants ont, une fois de plus, insisté sur les dommages occasionnés par le déboisement, les feux de forêts, la destruction des ressources marines et l’empoisonnement des terres arables dû à un usage excessif des pesticides. Ils ont cependant reconnu: “Toutes ces destructions ne sont que les symptômes de la crise écologique. La misère, le consumérisme provoqué par la convoitise humaine et l’ignorance des questions écologiques en sont les causes profondes.” Ils ajoutent que l’Eglise n’a pas, jusqu’à maintenant, fait suffisamment pour inculquer ses propres valeurs à la science, et ils demandent à la Fédération des conférences épiscopales d’Asie d’aider à la formulation d’une théologie de l’environnement qui pourrait à son tour servir de base à un “apostolat de l’écologie”. Ils invitent les évêques de leurs pays respectifs à promouvoir un tel apostolat dans les paroisses et les institutions de leurs diocèses.

Evêque auxiliaire de Karachi (Pakistan) et président de la section “Etudiants” de la FABC, Mgr Anthony Lobo explique: “La science et la technologie travaillent aveuglément pour le développement sans se préoccuper de l’environnement. La science s’est parfois complètement séparée de la foi. Des conflits sont même nés entre foi et science”.

C’est la raison pour laquelle le colloque s’adressait entre autres aux professeurs de science et de religion pour leur dire que l’enseignement de la science et de la technologie ne devrait pas être une simple transmission de savoir, mais amener les étudiants à s’intéresser à la vie et inclure une réflexion morale. Et Mgr Lobo d’ajouter: “les scientifiques ne devraient pas limiter leurs connaissances à la physique, à la chimie et à la biologie. Ils devraient s’intéresser aussi à la dimension humaine de la vie”.

Les participants au colloque ont aussi recommandé qu’une éducation au sens de l’environnement soit intégrée à la formation sacerdotale. Les séminaristes, disent-ils, “devraient acquérir vis-à-vis de la science une attitude en harmonie avec leur expérience de la foi”. La religion peut créer une motivation importante en faveur du respect de la nature, et des “soucis écologiques communs” peuvent amener des croyants de religions différentes à travailler ensemble. Les équipes liturgiques des paroisses et les communautés de base devraient aussi jouer un rôle important dans la formation des chrétiens en leur apprenant à témoigner de leur foi par leur respect de l’environnement.