Eglises d'Asie – Divers Horizons
Singapour : les boat-people vietnamiens protestent contre les pays qui ne tiennent pas leur promesse
Publié le 18/03/2010
Auparavant, les boat-people avaient illégalement quitté le camp de Hawkins Road, où certains résident depuis plus de trois années déjà. S’étant présentés devant l’immeuble qui abrite les bureaux du Haut-commissariat des Nations Unies, ils avaient refusé d’obtempérer à l’ordre de la police de quitter les lieux. Selon une déclaration du ministère de l’Intérieur, certains d’entre eux ont été alors placés sous surveillance policière pour un supplément d’enquête. Cependant, dès le lendemain, les 72 manifestants étaient à nouveau confiés aux soins du Haut-commissariat aux réfugiés, et ramenés dans le camp qu’ils venaient de quitter. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a informé la presse que les autorités de Singapour ont demandé au représentant des Nations Unies d’exercer son contrôle sur les réfugiés dont il a la charge.
Cette dernière manifestation des réfugiés de Singapour s’inscrit dans une série d’actions entamées par eux depuis le mois de novembre 1992 pour essayer de débloquer une situation devenue désormais insupportable. Ces réfugiés vietnamiens sauvés en mer par des cargos de diverses nationalités n’ont été accueillis à Singapour qu’avec la promesse de divers pays de leur donner dans les trois mois une résidence définitive. Parmi les pays qui s’étaient engagés à les accueillir dans les trois mois, il y avait les Etats-Unis, le Royaume Uni, la Hollande, la Norvège, la Suède, le Danemark et l’Allemagne.
Or, dans le cadre du « plan global d’action » et contre l’avis du gouvernement de Singapour qui n’a pas donné son accord à ce plan, le Haut-commissariat a soumis ces réfugiés à la procédure du tri (screening), destiné à déterminer quels sont les réfugiés politiques. A l’issue de cette sélection, le Haut-commissariat a déclaré que ces demandeurs d’asile ne pouvaient prétendre à une résidence définitive dans un pays tiers. Cette déclaration n’a pas encouragé les pays concernés à tenir leur promesse.
Les conclusions du Haut-commissariat sont violemment mises en cause par les réfugiés qui ont fait valoir les internements et les mauvais traitements subis dans le pays qu’ils ont fui. Au mois de novembre 1992, ils avaient déjà entamé une grève de la faim (19) et envoyé des appels au siège principal du Haut-commissariat à Genève. Jusqu’à présent aucune réponse ne leur a été faite.
Quant aux autorités de Singapour, elles continuent d’affirmer que le Haut-commissariat et les sept nations qui ont signé l’engagement inconditionnel d’accorder une résidence définitive aux réfugiés sont responsables de cet état de choses.