Eglises d'Asie

Nouvel appel de Mgr Ximenes Belo en faveur de l’autonomie de Timor Oriental

Publié le 18/03/2010




Parlant à des journalistes le 11 février 1993, Mgr Ximenes Belo, administrateur apostolique de Dili, a répété une fois encore que l’Indonésie doit accorder l’autonomie à Timor Oriental (18). L’évêque estime que c’est “la solution la plus réaliste” pour sortir de l’impasse actuelle. La communauté internationale en effet ne reconnaît pas l’annexion du territoire par l’Indonésie en 1975. Pour les Nations Unies, le Portugal reste le pouvoir de tutelle de Timor Oriental.

L’évêque a déclaré que cette autonomie pourrait ressembler à celle que les Etats-Unis ont donnée à Porto Rico. Le territoire resterait “économiquement lié à l’Indonésie mais préserverait son identité culturelle et ethnique”.

Lors de la même interview, Mgr Ximenes Belo a aussi exprimé son intention d’écrire à M. Boutros Boutros Ghali, secrétaire général des Nations Unies pour lui demander de condamner les violations par l’Indonésie des droits de l’homme à Timor Oriental. “Je ne suis pas satisfait de la situation dans le territoire où les droits de l’homme et les croyances individuelles sont bafoués, des mensonges et des tromperies nous sont imposés”, a-t-il déclaré.

Les déclarations de Mgr Belo interviennent au moment où le procès de “Xanana” Gusmao, leader historique du Fretilin, le mouvement indépendantiste de Timor Oriental, bat son plein à Dili, capitale du territoire (19). Selon les autorités indonésiennes, “Xanana” Gusmao a reconnu ses “erreurs” et accepté la souveraineté de l’Indonésie sur Timor Oriental.

Les journalistes portugais, qui avaient été d’abord autorisés par le gouvernement indonésien à couvrir le procès, ont été expulsés du pays le 11 février. Une équipe d’Amnesty International quant à elle n’a pas reçu l’autorisation d’aller à Dili. Quelques diplomates occidentaux sont cependant présents au procès.

Interrogé par des journalistes portugais le 18 février 1993, le nouveau leader du Fretilin, Ma’huno Bulerek Karathayano, a déclaré qu’il était hors de question qu’il se rende aux autorités indonésiennes. Il a appelé à l’organisation d’un référendum pour que le peuple de Timor Oriental puisse s’exprimer. Tout en admettant que son mouvement “est aujourd’hui militairement affaibli”, M. Karathayano a affirmé que “la cause de l’indépendance jouit du soutien de la population”.