Dans une homélie prononcée à Manille le 24 février, Mgr Sin a déclaré qu’on a tort de penser que l’Eglise catholique est “opposée au président protestant” (3). “Si l’on veut attaquer l’Eglise, ce ne doit pas être parce qu’elle serait en conflit avec le gouvernement, avec ce gouvernement-ci en particulier. L’Eglise a le devoir de guider ses membres dans les questions de morale, où les problèmes ne sont pas toujours clairs à première vue, et qui sont quelquefois l’objet de débats publics. Le jeu, la peine de mort, l’usage des préservatifs comme moyen de lutte contre le sida, ce ne sont pas des problèmes purement politiques, des questions purement légales. Ce sont aussi des problèmes moraux”.
Le cardinal reproche au jeu d’encourager l’irresponsabilité, l’exploitation des pauvres par les hommes politiques et les militaires. Au sujet de la peine de mort, il explique l’opposition de l’Eglise à une législation inutile et en fait nuisible: “Si notre système judiciaire actuel n’est pas amélioré ni appliqué avec rigueur, la nouvelle loi ne pourra pas empêcher la criminalité. Et elle sera utilisée surtout contre les pauvres, pas contre les riches et les puissantsEnfin Mgr Sin a redit son opposition à l’usage des préservatifs comme moyen de lutte contre le sida, parce que cela encourage des pratiques sexuelles irresponsables, qui sont, dit-il, “la source même de l’épidemieIl craint qu’on fasse de la lutte contre le sida un moyen détourné d’appliquer le plan gouvernemental pour le contrôle des naissances.
