Eglises d'Asie

Un franciscain a observé les catholiques qui vivent minoritaires dans de petites agglomérations musulmanes d’Asie du Sud-Est

Publié le 18/03/2010




« L’harmonie des relations interreligieuses commence dans la famille, s’étend aux voisins, puis à l’école, au milieu de travail et finalement à la société dans son ensemblea conclu un franciscain après une étude des relations interreligieuses à l’échelle du bourg.

Le Père Willhemus Hofsteede, qui enseigne à l’université catholique Parahyangan et dans deux universités d’Etat à Bandung en Indonésie, a étudié selon une méthode scientifique quatre petites agglomérations situées respectivement en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines et en Thailande, qui comptent à la fois une grosse majorité musulmane et une petite minorité chrétienne. Il a exposé le résultat de sa recherche au cours d’une conférence organisée le 25 février à l’université de l’Assomption à Bangkok.

Quand catholiques et non-catholiques entretiennent des relations sociales variées dans le bourg, on y observe en général une coexistence pacifique en matière religieuse. En effet, les relations harmonieuses tiennent d’abord à un consensus sur les valeurs et sur les rôles admis dans la communauté; elles dépendent aussi de la disposition à accepter les gens comme ils sont. A partir de là, les relations sont d’autant plus harmonieuses que les gens savent s’adapter à leur environnement social et admettent d’avoir toute leur vie quelque chose à apprendre en tant que membres de la société.

A Cianjur en Indonésie, les activités des organisations communautaires sont particulièremment appréciées quand elles s’exercent sous l’angle de l’aide mutuelle et dans des célébrations. Ailleurs, certaines contraintes, des germes de conflits deviennent une incitation à améliorer les relations, comme à Pattani et Yela en Thailande où les femmes et les jeunes filles musulmanes s’associent à des chrétiennes dans la mise en oeuvre de programmes sociaux et économiques.

A Kota Bharu en Malaisie, le Père Hofsteede a observé que les bonnes relations étaient d’autant plus faciles que la religion n’était pas introduite dans la discussion, surtout à l’initiative d’un non-musulman. C’est une fois que des relations cordiales ont été nouées qu’on peut parler de questions religieuses, et il faut que ce soit un musulman qui les aborde.

Les bonnes relations avec les voisins sont la clé, constituent la base. C’est à partir d’elles que se forment les relations interreligieuses harmonieuses au niveau de la communauté. Des centres d’intérêt communs, des affiliations identiques, des loyautés partagées…, tous ces liens qui s’entrecroisent sont le ciment des bonnes relations entre les groupes musulmans, bouddhistes et chrétiens.