Eglises d'Asie – Vietnam
L’Etat vietnamien apporte son soutien au 3e congrès de l’Eglise bouddhique du Vietnam
Publié le 18/03/2010
Ce dernier propos peut être considéré comme une réponse aux violentes contestations dont l’Eglise bouddhique du Vietnam est aujourd’hui l’objet. Ce fut d’ailleurs une des rares allusions directes aux conditions particulières dans lesquelles se déroulait ce troisième congrès, conditions qui pourtant ont poussé l’Etat à entourer cette manifestation d’une grande solennité. Depuis le mois d’avril 1992 (17), en effet, la légitimité de l’Eglise bouddhique du Vietnam est mise en cause par une série d’incidents, de coups d’éclat et de lettres ouvertes émanant principalement du vénérable Thich Huyên Quang, actuel responsable de l’« Eglise bouddhique unifiée du Vietnam » que l’« Eglise bouddhique du Vietnamfondée par l’Etat en 1981, a voulu supplanter.
Pour leur part, les dirigeants de l’Eglise d’Etat réunis à Hanoi ont multiplié les signes d’allégeance et ont souligné l’harmonie existant entre les idéaux du bouddhisme et ceux du socialisme. Dans un interview accordé à un journal vietnamien de langue anglaise (18), le vénérable Kim Cuong Tu, vice-président de l’Eglise bouddhique du Vietnam, déclarait à l’issue du congrès : « … Les principes du bouddhisme, qui consistent à sauver du malheur les êtres vivants, à soulager leurs souffrances et à se consacrer au bien-être du genre humain, sont en conformité avec les idéaux socialistes qui ont conduit à libérer le pays de l’oppression du féodalisme et de l’agression colonialiste, à conquérir la liberté et l’indépendance pour le pays, à procurer le bien-être aux populations pauvres ». A ce propos, le dirigeant bouddhique a mis en relief le rôle joué par ses coreligionnaires dans la lutte anti-colonialiste et anti-impérialiste.
Le religieux a aussi insisté sur la légitimité de son Eglise fondée en 1981. Il a déclaré que cette dernière était résolue à concentrer sous son autorité centrale la totalité du réseau des établissements d’éducation bouddhique de niveau secondaire ou supérieur. Selon lui, au cours de ce troisième congrès placé sous le signe du Dharma, de la nation et du socialisme (19), les délégués ont appelé les croyants « à consolider et à renforcer leur confiance dans le Parti et l’Etat socialiste qui poursuivent une politique correcte à l’égard de toutes les religions ».