Eglises d'Asie

Des élections à Mindanao

Publié le 18/03/2010




Avant et après les élections qui se sont déroulées dans l’île le 25 mars 1993, plusieurs responsables catholiques de Mindanao ont appelé leurs compatriotes au calme.

Dans cette région qui se compose de quatre provinces géographiquement séparées: Maguindanao, Lanao des Sur, Sulu et Tawi-Tawi, mais devenues une région autonome à la suite du référendum de février 1990, il s’agissait, pour plus d’un million d’électeurs, de choisir un gouverneur, un vice-gouverneur et vingt-et-un députés à l’assemblée de la “Région autonome du Mindanao musulman”.

La veille des élections, Mgr Philip Smith, archevêque de Cotabato, dans un appel lancé à la télévision locale et répété d’heure en heure, a invité ses compatriotes à “la paix et au respect de la vie”. Et juste avant l’ouverture des centres de vote, il a répété: “Nous invitons tous les électeurs à voter selon leur conscience”. Selon certains, son double appel n’a pas été entendu.

Plusieurs critiques prétendent qu’en certains endroits, il n’y a en fait pas eu d’élections. “Les urnes étaient pleines dès le 24 mars”, affirment-ils. Six personnes ont été tuées et plus de soixante-dix, blessées au cours d’incidents violents avant le 25 mars.

Président de l’université Notre-Dame à Cotabato et spécialiste de l’islam, le P. Eliseo Mercado n’est pas satisfait non plus de ces élections. Selon lui, elles n’ont servi qu’à relancer, en particulier parmi les aborigènes, la croyance aux dieux locaux et l’influence des superstitionsJe ne pense pas, a-t-il dit, que le sort de la population en soit amélioré

Lors du référendum de 1990, les autres provinces de l’île de Mindanao avaient opté contre l’autonomie.