La tolérance religieuse est interprétée différemment suivant les communautés

Les musulmans qui forment la communauté religieuse majoritaire en Indonésie incluent dans la tolérance religieuse l’interdiction du prosélytisme et de la construction de lieux de culte à proximité des habitations de membres des autres religions. Les chrétiens au contraire estiment qu’une tolérance religieuse réelle devrait permettre à tous les groupes religieux de poursuivre librement leurs activités y compris celle de la propagande religieuse. “Le groupe majoritaire interprète la tolérance religieuse en termes de préservation du statu quo alors que les groupes minoritaires l’interprètent en termes de liberté pour faire évoluer le statu quo à leur avantagedit le Rév. Eka Darmaputera.

Le gouvernement lui-même émet des opinions contradictoires sur la question : “d’une part il se vante de la tolérance religieuse qui existe en Indonésie parce que des mosquées et des églises coexistent les unes à côté des autres et d’autre part il interdit la construction d’une église dans des lieux où les musulmans sont majoritairesDans une telle atmosphère, dit le Rév. Darmaputera, “on ne peut pas s’attendre à ce que la tolérance religieuse se développe réellement. Ce qui se passe, c’est que chaque groupe essaie de se protéger en exigeant beaucoup des autres et en donnant aussi peu que possible

Le leader protestant estime que le développement d’une tolérance interreligieuse à la mode indonésienne exige que l’on se fonde sur les principes de l’idéologie d’Etat du “pancasila” (12) en mettant l’accent sur les notions de diversité et d’unité qui ne devraient pas se neutraliser.