Eglises d'Asie – Vietnam
Le gouvernement accède aux désirs des évêques à certaines conditions
Publié le 18/03/2010
Un certain nombre de demandes précises avaient été formulées par les évêques dans une pétition envoyée au gouvernement lors de la dernière réunion de la Conférence épiscopale en octobre 1992 (20). Elles faisaient aussi partie de la liste des doléances présentée au gouvernement par la délégation du Saint-Siège lors du dernier voyage de celle-ci au Vietnam au mois de février 1993. Elles seraient, selon les déclarations du responsable gouvernemental, en voie d’être satisfaites pour la plupart.
L’Etat serait prêt à accorder à certains prêtres titulaires de bourses d’études l’autorisation de se rendre à l’étranger afin d’y poursuivre des études religieuses. Les prêtres, de retour de rééducation et ayant recouvré leurs droits civiques, pourront à nouveau exercer leur ministère, si leur comportement est jugé satisfaisant. Les grands séminaires accueilleront un nouveau contingent de séminaristes tous les deux ans au lieu de tous les trois ans, comme c’est le cas aujourd’hui. Les professeurs de grand séminaire reconnus par le gouvernement pourraient enseigner dans tout le pays, au Sud comme au Nord.
Cette avalanche de bonnes nouvelles a très agréablement surpris les participants de cet entretien avec M. Vu Quang, qui s’est déroulé dans un climat d’ouverture exceptionnel. Cependant, certaines conditions ajoutées par M. Vu Quang sont venues modérer quelque peu leur enthousiasme. Ainsi, la permission d’étudier à l’étranger serait refusée pour les Etats-Unis. Elle ne serait pas donnée non plus aux prêtres considérés comme personnes « à problèmes ». Le responsable du Bureau des Affaires religieuses a ajouté qu’ils pourraient être remplacés par d’autres « sans problèmes ». La réintégration des prêtres de retour de rééducation dans le ministère sacerdotal, a-t-on aussi appris, n’irait pas jusqu’à permettre que leur soit confiée d’emblée la responsabilité de curé de paroisse. Cette éventualité serait envisagée plus tard. Le nombre de candidats admis dans les grands séminaires tous les deux ans ne serait que de 10 par diocèse, effectif qui reste nettement insuffisant pour les diocèses du Sud.
Toutes les questions délicates que soulèvent aujourd’hui le recrutement et la formation de candidats à la vie religieuse (21) ont aussi été envisagées lors d’une réunion où les responsables des communautés religieuses de Hô Chi Minh-Ville ont rencontré le responsable du bureau des Affaires religieuses. Les entretiens ont été particulièrement francs. Certains responsables ont en particulier affirmé que, passé un certain délai, ils seraient obligés de se passer des autorisations exigées actuellement. Cependant M. Vu Quang a promis que toutes ces questions seraient réexaminées. Deux propositions faites par les responsables des instituts religieux ont retenu l’attention: la création à Hô Chi Minh-Ville d’un centre d’études commun à toutes les congrégations et la possibilité pour les supérieurs de proposer eux mêmes aux instances gouvernementales, sans passer par les évêques, des religieux candidats au sacerdoce.
Aucun élément nouveau n’a été apporté concernant de nouvelles nominations épiscopales. Si l’on peut considérer qu’il existe un accord conditionnel entre le Saint-Siège et le gouvernement sur la nomination de Mgr Nicolas Huynh Van Nghi, actuellement évêque de Phan Thiêt, au poste d’auxiliaire du diocèse de Hô Chi Minh-Ville, sur celle de Mgr Etienne Nguyên Nhu Thê à l’archevêché de Huê et sur celle de Mgr Paul Pham Dinh Tung, évêque de Bac Ninh, à l’archevêché de Hanoi, il faut cependant noter que, jusqu’à présent, le Saint-Siège n’a procédé à aucune nomination officielle.