Eglises d'Asie

Les bouddhistes indiens essaient d’attirer l’attention de la communauté internationale

Publié le 18/03/2010




500 laïcs bouddhistes et une vingtaine de religieux ont participé, les 13 et 14 mars 1993, à Patna, capitale du Bihar, à une conférence internationale qui a décidé de porter la question du temple de Bodh Gaya devant l’ONU (9).

Selon le président du comité d’action en faveur du Temple de l’Illumination, M. Bhante Nagarjuna Sarai Sisai: “Des milliers de bouddhistes vont se rassembler à Bodh Gaya, du 5 au 7 mai 1993. Ils formeront une chaîne humaine autour du Temple”. Le 5 mai 1993 est en effet le jour où les bouddhistes doivent célébrer à la fois la naissance, l’illumination et la mort du Bouddha.

Selon la tradition, le temple de Bodh Gaya aurait été construit sur le lieu même de l’illumination (10). Mais depuis des lustres, il est administré principalement par des hindous, ce qui ne fait pas l’affaire des bouddhistes et encore moins celle des néo-bouddhistes. Ces derniers sont les disciples de B.R. Ambedkar, homme politique d’origine dalit de Bombay, décédé en 1956. A la fin de sa vie, dans le but d’échapper à la condition d’intouchable dans laquelle il était né, il se convertit au bouddhisme, entraînant avec lui un grand nombre d’autres dalits.

La querelle autour de ce temple remonte à 1890, époque où un religieux bouddhiste venu du Sri Lanka et navré par le mauvais état des lieux, avait convoqué une conférence internationale à Bodh Gaya, afin de discuter de l’avenir du temple. En 1949, une loi entra en vigueur selon laquelle le comité d’administration du temple serait composé de dix membres: quatre hindous, quatre bouddhistes, un président et un secrétaire nommés par le gouvernement. Or les bouddhistes se plaignent de ce que les représentants de l’Etat sont systématiquement choisis dans la communauté hindoue, ce qui donne à celle-ci une influence indue aux yeux des bouddhistes.