Eglises d'Asie

Les responsabilités de la presse chrétienne en Inde

Publié le 18/03/2010




« Dans notre pays, l’Eglise publie trois grands hebdomadaires en anglais, deux quotidiens en malayalam (la langue du Kerala) et plusieurs hebdomadaires et mensuels de plus ou moins large audience. Sauf en ce qui concerne la langue malayalam, la presse catholique est très faible en Inde ».

Cette opinion a été exprimée en avril 1993 à Delhi, à l’occasion du mois de la presse, par la soeur Mary Sebastian, bibliothécaire du diocèse.

La religieuse a posé un certain nombre de questions. Quel est l’impact de nos hebdomadaires et de nos mensuels sur le grand public? Peuvent-ils amener des changements dans notre société? Quel dialogue avons-nous avec la presse laïque? Nous adressons-nous aux médias, aux partis politiques, aux universitaires, aux syndicats et autres groupes semblables? Combien de nos publications sont en vente chez les marchands de journaux?

Soeur Mary Sebastian a insisté sur le rôle irremplaçable que la presse chrétienne devrait jouer dans la vie de la nation. Selon elle, la presse indienne en général s’appuie trop souvent sur le gouvernement et sur une certaine élite. Avec ce résultat que les intérêts des pauvres sont rarement mis sous les yeux du grand public. Là est le défi lancé à la presse chrétienne, qui devrait être « la voix des sans voix, le pouvoir des sans-pouvoir », faire preuve de créativité, de curiosité dans ses investigations, de précision dans ses comptes rendus, surtout lorsqu’elle rapporte des faits qui montrent l’exploitation des pauvres, les souffrances imposées aux femmes, le sort des dalits chrétiens, le travail des enfants ou des projets de développement. L’Inde, aujourd’hui plus que jamais, a besoin d’une presse forte, qui puisse provoquer des changements dans la société, qui sache parler au nom des toutes les « communautés », sans distinction de religion, de caste, de couleur. Notre époque a perdu le sens des valeurs morales et spirituelles. La presse catholique devrait être en mesure de contribuer à un redressement de ces valeurs en mettant en avant l’honnêteté, la droiture, la compassion, le patriotisme.