Eglises d'Asie

Des solutions aux problèmes des congrégations religieuses en 1993 ?

Publié le 18/03/2010




« C’est une dette que nous avons contractée, dont nous devrons nous délivrer au cours de l’année en cours ». Le 16 mars 1993, à Hô Chi Minh-Ville, devant une cinquantaine de supérieurs religieux, le directeur du bureau des Affaires religieuses auprès du gouvernement, M. Vu Quang, s’est ainsi engagé à donner une solution aux nombreuses difficultés que rencontrent aujourd’hui les congrégations religieuses. Les supérieurs de congrégations, profitant de la venue du responsable gouvernemental à Hô Chi Minh-Ville à l’occasion de la réunion du bureau permanent de la Conférence épiscopale, l’avaient invité dans les locaux du couvent des franciscains de Dakao pour une rencontre avec eux. Les entretiens ont porté sur la vie, les épreuves et les difficultés des religieux dans le Vietnam d’aujourd’hui.

Après avoir évoqué les récents développements des relations entre l’Etat vietnamien et le Vatican, rappelé les quatre nouvelles décisions gouvernementales qu’il venait d’annoncer aux évêques (22), M. Vu Quang a situé le rôle des religieux dans un pays en train d’ouvrir ses portes à l’étranger et à l’économie de marché. L’argent risque bientôt d’y devenir le maître absolu tandis que les valeurs morales traditionnelles sont partout en déclin, en particulier dans la jeunesse et dans les familles. Les religieux, selon M. Vu Quang, peuvent contribuer au progrès moral des personnes et de la société.

Les participants de la rencontre ont ensuite, pendant deux heures, évoqué très franchement les obstacles majeurs qui aujourd’hui mettent un frein à l’activité et au développement réguliers des congrégations religieuses. Les problèmes sont bien connus par ailleurs (23). Trois propositions ont été faites par les participants de la rencontre. En premier lieu, il a été demandé que soit régularisée la situation de très nombreux jeunes religieux et religieuses qui, par suite des circonstances et des insuffisances de l’ancienne politique religieuse, ont été agrégés dans les diverses congrégations sans que soient remplies certaines obligations légales, en particulier sans avoir obtenu de nouveaux certificats de résidence. Une seconde proposition a demandé l’ouverture d’un scolasticat commun pour la formation des religieux au sacerdoce, ainsi que la possibilité pour les religieux de poursuivre des études à l’étranger, comme les prêtres diocésains. Les supérieurs ont aussi demandé au gouvernement que la question des nouvelles ordinations sacerdotales soit directement envisagée avec les supérieurs de congrégations et non avec les évêques des diocèses comme c’est le cas aujourd’hui.

Après avoir répondu que les propositions faites à cette réunion seraient soumises à l’examen du bureau des Affaires religieuses, M. Vu Quang s’est intéressé à un certain nombre d’autres questions. Il a évoqué le problème des établissements appartenant autrefois aux congrégations religieuses, aujourd’hui utilisés par le gouvernement. Il a promis qu’ils ne seraient pas utilisés à des fins contraires à leur destination primitive. Il ajouté que si les raisons invoquées par la congrégation religieuse étaient impérieuses, on pourrait examiner à nouveau le problème de certains établissements confisqués. Il a enfin parlé des activités sociales exercées par les diverses congrégations. Il a souhaité qu’elles s’intègrent à l’intérieur d’une planification générale et a demandé que chacune des congrégations expose au gouvernement dans quel domaine particulier, elle souhaitait apporter sa contribution.