Eglises d'Asie

La propriété privée de nouveau à l’ordre du jour : remise en cause de certaines nationalisations

Publié le 18/03/2010




Alors que le pays se reconvertit à l’économie de marché, que les investissemments étrangers se multiplient et que l’entreprise privée est désormais florissante, le droit de propriété privée est de nouveau à l’ordre du jour: non seulement parce que les terrains et les habitations se vendent désormais à des prix exorbitants, mais aussi, parce que dans certains milieux, on remet en cause certaines nationalisations et confiscations opérées au moment du changement de régime, dès lors que les biens récupérés par l’Etat à cette époque sont remis par lui dans le circuit privé.

Cette contestation est d’autant plus vive que les biens ainsi vendus par l’Etat sont des anciens établissements éducatifs ou sociaux appartenant autrefois à des organisations privées. Ce type de critique s’est exprimé dans la presse (24) à propos d’établissements appartenant autrefois à l’Eglise catholique. Beaucoup des anciennes écoles privées religieuses devenues en 1976 écoles publiques ont été récemment transformées en écoles semi-publiques, confiées à des directeurs qui les exploitent selon les lois de l’économie du marché en imposant des frais d’études particulièrement élevés. Cela est particulièrement scandaleux lorsqu’il s’agit d’écoles qui avaient été fondées avant 1975 pour aider des familles pauvres. Dans sa rencontre avec les supérieurs religieux du 16 mars 1993, le directeur du bureau des Affaires religieuses a été obligé d’y faire allusion (25).

Le même type de questions a été soulevé à propos de certains cimetières qui, après avoir été confisqués, désaffectés et entièrement rasés ont été revendus par lots pour y construire des habitations privées. En réclamant, dans leur lettre au premier ministre du 18 octobre 1992 (26), les établissements et propriétés “empruntés” par le gouvernement au moment du changement de régime, les évêques ne faisaient donc que s’inscrire dans un mouvement de revendication générale. Beaucoup aujourd’hui estiment que si le gouvernement ne veut plus administrer les établissements qu’il a autrefois nationalisés, il est normal qu’il les rende en priorité à leurs anciens propriétaires.