Eglises d'Asie

Action catholique ouvrière : une session de formation aux Philippines

Publié le 18/03/2010




Du 7 au 9 mai 1993, s’est tenue à Tagaytay, aux Philippines, une session d’initiation à l’action catholique ouvrière des adultes. Les participants, au nombre de 21, étaient pour la plupart des anciens de la JOC venus de plusieurs provinces des Philippines. Etaient également représentés l “Apostolat du travail” de Cebu, les “Bureaux du travail” de Manille. La session a été organisée par le mouvement mondial des travailleurs chrétiens dont l’équipe internationale est à Bruxelles. Le P.Michel Roncin, des Missions étrangères de Paris, aumônier général du mouvement, a pris part aux travaux.

Le groupe des participants a d’abord procédé à une analyse du monde du travail aux Philippines : un monde très marqué par le chômage, le travail saisonnier, le travail au noir. Il a essayé de discerner les causes de cette situation, en particulier : la dette extérieure, le contrôle de l’économie par une minorité, le fait que ce pays est gouverné par des technocrates souvent formés à l’étranger où ils ont perdu le contact avec les réalités des Philippines, la corruption, le manque d’unité d’un pays divisé par de nombreuses langues et morcelé en un grand nombre d’îles, etc. Autant de facteurs qui contribuent à aggraver la pauvreté, entraînent le travail des enfants, les problèmes du logement et de l’émigration, détruisant le tissu familial et la culture, etc.

Le groupe a aussi réfléchi sur la réalité du mouvement des travailleurs chrétiens. Celui-ci n’est pas un syndicat (même s’il encourage la participation à la vie syndicale), mais un mouvement qui se veut attentif aux besoins de tous les travailleurs et plus spécialement de ceux qui sont exploités et inorganisés (y compris les chômeurs), un mouvement qui se décrit comme un mouvement d’évangélisation par l’action et est animé par l’esprit du “Voir, Juger, Agir“.

Cette session n’avait pas pour but de lancer le mouvement aux Philippines. Les participants ont jugé que quelques personnes à elles seules ne pouvaient constituer un mouvement et qu’il leur fallait d’abord retourner à la base pour former des équipes de réflexion et d’échanges avec leurs collègues de travail et de voisinage.