Eglises d'Asie – Inde
Bangalore : la faculté de médecine Saint-John en difficulté
Publié le 18/03/2010
La faculté de médecine Saint-John, qui appartient à la minorité chrétienne, considère qu’elle n’est pas concernée par la décision gouvernementale. Elle a, comme chaque année, lancé dans la presse un appel aux candidatures. Mais le 8 avril 1993, le directeur pour la formation technique, M. P.V. Bandhari, a demandé à la direction de la faculté de retirer son appel. L’affaire a été portée devant la Cour suprême de New Delhi.
En fait, le 4 février 1993, la même Cour avait demandé à quatre Etats, dont le Karnataka, de formuler des règles strictes afin de mettre de l’ordre dans la politique d’admission suivie par les nombreuses institutions privées surgies un peu partout depuis quelques années. Il s’agissait en particulier de supprimer la coutume imposée aux candidats de verser des sommes importantes comme « droit d’entrée
La nouvelle règle édictée par le gouvernement du Karnataka veut empêcher les institutions privées d’accepter des candidats avant que soient connus les résultats du concours d’entrée officiel. Comme la moitié des places doivent être réservées aux étudiants qui auront obtenu les meilleures notes à ce concours, seules les places restantes pourront être ensuite attribuées aux candidats qui auront versé un « droit d’entrée« .
Directeur de la faculté Saint-John, le P. Percival Fernandes refuse cette règle au motif que son institution appartient à une minorité religieuse. Le collège est placé sous l’autorité de la conférence épiscopale catholique indienne. Selon le P. Fernandes, le gouvernement du Karnataka outrepasserait ses droits et agirait à l’encontre de la constitution indienne qui permet aux minorités linguistiques et religieuses de posséder et de gérer leurs propres institutions. Il ajoute que Saint-John n’a jamais perçu aucun « droit d’entrée« . Mgr Alphonse Mathias, archevêque de Bangalore et président de la conférence épiscopale, commente: « Quand le gouvernement essaie de mettre un frein à des abus, il agit sans discernement et tout le monde en souffre« .
Fondé en 1963, la faculté Saint-John a formé, en plus de nombreux étudiants laïcs, quelque 200 religieux et religieuses qui travaillent actuellement comme médecins dans les villages les plus reculés de l’Inde.