Eglises d'Asie

Bouddhistes et catholiques coopèrent dans l’action sociale

Publié le 18/03/2010




Au témoignage des dirigeants de deux organisations bouddhistes, l’absence de dialogue au plus haut niveau avec l’Eglise catholique contraste avec une coopération des adhérents des deux religions dans l’action sociale d’assistance.

Herman S. Endro, qui dirige la commission de la jeunesse de la Délégation des bouddhistes indonésiens, a déclaré le 19 avril 1993 que la Délégation n’entretient pas de relations formelles avec la conférence des évêques d’Indonésie. Mais, ajoute-t-il, « les bouddhistes et les catholiques travaillent ensemble, en particulier les jeunes, dans le cadre de leurs associations et mouvements respectifs. Ils se rencontrent souvent, échangent leurs idées et se rejoignent dans des actions de service. C’est le genre de coopération qu’il faut développer entre les adeptes de religions différentes. Les jeunes bouddhistes y participent avec enthousiasme. L’action sociale est selon l’enseignement de Bouddha un dharma, une pratique pieuse ».

Keiko Senosunoto dirige la branche indonésienne de la secte bouddhiste japonaise Nichiren. Elle aussi reconnaît l’absence de coopération avec la hiérarchie catholique et souhaite un travail commun pour l’aide aux nécessiteux. « Nous n’avons aucun problème avec les catholiques, observe-t-elle. Les bouddhistes mettent leurs enfants dans les écoles catholiques, à cause de la qualité de leur enseignement et de leur discipline. Mes petits-enfants y font leurs études et leurs parents apprécient qu’on ne force pas les enfants à devenir catholiques

Endro estime même que les bouddhistes devraient remercier les institutions catholiques d’enseignement. « J’y ai fait tout mon parcours scolaire, de la maternelle à l’université. Je suis diplômé de la faculté de droit de l’université catholique Atma Jaya de JakartaIl remarque que le bouddhisme n’est pas une religion missionnaire. Quand il existe en milieu non bouhhiste, il ne donne pas prise au soupçon de prosélytisme.

Selon Endro, les bouddhistes d’Indonésie sont pour la plupart d’origine chinoise, mais il y a aussi des javanais qui sont bouddhistes depuis des générations.

Selon les chiffres du ministère des affaires religieuses, l’Indonésie compte 1,85 million de bouddhistes, qui représentent un pour cent de la population. Les autres religions reconnues sont l’islam (157 millions de musulmans, 87% de la population), le protestantisme (10,8 millions, 6%), le catholicisme (6,4 millions, 3,6%) et l’hindouisme (3,3 millions, 1,8%). On estime à 558 000 les adhérents d’autres religions.