Eglises d'Asie

L’archevêque de Delhi réagit à une proposition de loi sur le mariage des chrétiens

Publié le 18/03/2010




Mgr Alan de Lastic, archevêque de Delhi et vice-président de la conférence épiscopale indienne, a remis une déclaration à la presse au cours du mois de mars 1993 au sujet d’une éventuelle législation sur le mariage des chrétiens.

L’affaire est née d’une initiative prise par l’Union catholique panindienne, à l’insu de la conférence épiscopale. L’Union a remis le 10 février au ministre d’Etat pour les affaires intérieures un projet de “loi sur le mariage des chrétiens et les causes matrimoniales” qui contenait une clause susceptible de faire croire que l’Eglise catholique admet le divorce.

La législation indienne en matière de mariage diffère selon la religion des intéressés. Il existe aussi une “loi spéciale sur le mariage” à laquelle se soumettent tous ceux qui choisissent, quelle que soit leur religion, de contracter un mariage civil. Les chrétiens quant à eux sont, depuis 1872, soumis à ce qu’on appelle la “loi sur le mariage des chrétiens indiens”. Le divorce n’est pas prévu par cette loi. Il l’a été par la “loi sur le divorce en Inde” de 1869, qui ne concerne pas les chrétiens.

Le problème de la législation du mariage des chrétiens se greffe sur une controverse plus large à propos de la loi sur le divorce. Ces derniers temps, plusieurs tribunaux indiens ont réclamé que cette loi fût amendée en faisant disparaître tout ce qui peut constituer une discrimination contre les femmes. On réclame aussi la suppression des conditions extrêmement sévères imposées pour obtenir le divorce.

Mgr de Lastic écrit: “La conférence des évêques catholiques de l’Inde considère comme nécessaires les amendements demandés par les tribunaux. Il faut les faire.” Il ajoute que la loi sur le mariage des chrétiens indiens, qui s’impose à tous les chrétiens sans distinction de confession, pourrait aussi être modifiée dans le même sens. En ce qui concerne le divorce, la conférence épiscopale accepterait même que certains amendements soient introduits pour permettre en particulier aux protestants de conserver leur manière de faire. Il n’est pas question cependant que l’Eglise catholique se fasse aux côtés de ces derniers le promoteur d’une loi qui légitimerait le divorce. A cet égard, la conférence épiscopale insiste sur le fait que l’enseignement de l’Eglise catholique diffère de celui de nombreuses Eglises protestantes. L’archevêque de Delhi conclut: “Il ne faut pas que l’Eglise ait l’air de soutenir une loi entièrement nouvelle qui incorporerait spécifiquement le divorce. Nous ne pouvons ni soutenir ni approuver celui-ci.”