Eglises d'Asie

Xanana Gusmao a été condamné à la prison à vie

Publié le 18/03/2010




Le tribunal de Dili a rendu son verdict le 22 mai 1993 : « Xanana » Gusmao, leader historique du Fretilin, le mouvement d’indépendance timorais (6), est condamné à la prison à vie. Selon le juge, Hieronymus Godang, « ses activités ont créé une agitation populaire et mis en danger la stabilité de Timor Oriental

Le dernier jour du procès, le juge a empêché la lecture par l’accusé du document qu’il avait préparé pour sa défense. Xanana Gusmao a accueilli le verdict par le cri de « vive le Timor oriental » qu’il a lancé en portugais. Il semble que Xanana Gusmao, que le gouvernement indonésien avait essayé de présenter comme acceptant l’annexion du territoire par l’Indonésie (7), ait voulu corriger l’impression donnée et profiter de l’attention internationale portée au procès pour présenter la cause du mouvement indépendantiste.

Les réactions au verdict ont aussitôt été très nombreuses à travers le monde. Mario Soares, le président portugais, a parlé de « mascarade de justiceLes groupements de défense des droits de l’homme, Asia Watch et Amnesty International, ont dénoncé le procès comme « malhonnête » et contraire à la justice.

Xanana peut encore faire appel du verdict ou bien demander une grâce présidentielle. Selon M. Jose Ramos-Horta, porte-parole à l’étranger de l’opposition timoraise à l’Indonésie, il ne fera ni l’un ni l’autre car « il restera cohérent avec son refus de reconnaître la compétence et la juridiction des tribunaux indonésiensD’autres informations en provenance de Dili font cependant état de déclarations de l’avocat indonésien de Xanana qui aurait conseillé à son client de faire une demande de grâce présidentielle. La décision de Gusmao à ce sujet n’est pas encore connue.

Les Nations Unies ne reconnaissent pas l’annexion de Timor oriental par l’Indonésie et considèrent toujours le territoire comme possession portugaise. Des négociations sont supposées avoir lieu entre l’Indonésie et le Portugal dans les mois qui viennent. Il est probable que le verdict de la cour de Dili ne les facilitera pas. La question de Timor oriental risque d’empoisonner encore longtemps le gouvernement indonésien qui cherche depuis quelques années à jouer un rôle plus important dans la diplomatie internationale (8).