Eglises d'Asie

Des chrétiennes de diverses confessions mettent en question le statut des femmes dans l’Eglise

Publié le 18/03/2010




“Pour changer la condition des femmes en Inde, il est urgent de redéfinir le statut des femmes dans l’Egliseestiment des responsables chrétiennes de diverses dénominations consultées par la conférence épiscopale.

La consultation a été organisée du 11 au 14 mai à Bangalore par la commission des femmes de la conférence des évêques catholiques de l’Inde et par l’association panindienne oecuménique pour le développement de l’enseignement. Le but de la rencontre était d’amener des responsables chrétiennes appartenant à des dénominations et confessions différentes à coopérer pour des changements de la société. Plusieurs femmes-pasteurs, une femme prêtre de l’Eglise de l’Inde du sud, des religieuses catholiques ont participé à la réunion.

Dans leur communiqué final, les participantes de la consultation présentent les structures patriarcales de la société et celles de l’Eglise comme “des systèmes légaux, sociaux, économiques et politiques qui consacrent et renforcent le pouvoir des hommes sur les femmesElles incitent donc les chrétiennes à devenir des agents du changement social à l’intérieur des structures de la nation et de l’Eglise”.

Les membres de la réunion pensent aussi qu’en écartant les femmes du ministère ordonné, on use à leur égard de discrimination. “Dans certaines Eglises, dit leur communiqué, l’exclusion des femmes des fonctions ministérielles est un sujet de tristesse et d’inquiétude

Sur le plan pratique, la réunion consultative conclut en demandant que les femmes soient représentées pour moitié dans les organes ecclésiastiques de décision et qu’avant deux ans, l’ordination de femmes soit admise par toutes les Eglises du pays.

Un prélat catholique qui a assisté à la réunion comme observateur s’est désolidarisé des résolutions qui demandent l’ordination de femmes. Mgr Alan de Lastic, archevêque de Dehli, vice-président de la commission pour le laïcat et la famille, a dit aux participantes qu’il ne saurait soutenir cette demande “tant que le Saint-Siège n’a pas officiellement ouvert la question

Les membres de la consultation ont également parlé de la loi indienne sur le mariage des chrétiens (1). Rappelant que des organisations de laïcs ont préparé en 1990 un projet de loi sur la question, elles reprochent aux évêques catholiques de s’être opposés à ce projet à cause de ses clauses sur le divorce, alors, disent-elles, que “beaucoup de femmes – et parmi elles des catholiques – sont traumatisées pas l’échec de leur mariage à cause des violences physiques ou mentales, de l’adultère, de l’alcoolisme, de la drogue,etc.” La conférence épiscopale admet, certes, que la loi de 1869 sur le mariage des chrétiens soit modifiée et juge même la chose nécessaire. Mais, insistent les participantes de la consultation de Bangalore, certaines confessions admettent le divorce, que les évêques catholiques rejettent. Or le parlement ne votera qu’une loi acceptée par tous les chrétiens.