Eglises d'Asie – Indonésie
Certains préjugés du public maintiennent les catholiques en marge de la vie sociale
Publié le 18/03/2010
Au cours d’une conférence organisée le 30 mai à l’hôpital St-Carolus par la paroisse universitaire de Jakarta Est, J. Sudjati Djiwandono, conseiller du secrétaire général des Nations-Unies pour les affaires de désarmement et qui collabore avec le « Centre d’études stratégiques et internationales » de Jakarta (4), a analysé devant plus de cinq cents étudiants catholiques les préjugés sociaux auxquels sont en butte les Chinois et les catholiques.
Ces préjugés dont les racines plongent loin dans le passé sont aujourd’hui ravivés par le fossé qui s’élargit dans la société entre riches et pauvres. Les Chinois sont perçus comme des commerçants riches. Les catholiques sont rangés parmi les élites, à cause des postes éminents qu’on les voit occuper dans les domaines de la santé, des médias, de l’enseignement et, jusqu’à une date récente, dans la politique. Autant d’images flatteuses qui suscitent les jalousies. Tant à cause de leur origine ethnique que de leur religion, les catholiques chinois accumulent contre eux les préjugés.
Dans l’enseignement supérieur, auquel Djiwandono s’est en particulier attaché dans son analyse, les étudiants catholiques rencontrent de rudes obstacles. Nombreux sont les professeurs catholiques des universités d’Etat à qui sont refusées les possibilités de poursuivre leurs recherches ou d’accéder à des postes de responsabilité. Certaines universités d’Etat tiennent une liste noire des diplômés catholiques, qu’elles écartent du recrutement des nouveaux membres de leurs instances de direction. Et ce n’est un secret pour personne que le nombre des étudiants chinois admis dans les universités d’Etat est strictement limité. Comme beaucoup des Chinois d’Indonésie sont catholiques, cette politique restrictive affecte l’ensemble de la communauté catholique. Elle entraîne aussi un afflux d’étudiants chinois dans les universités catholiques, ce qui tout à la fois resserre le lien des deux groupes sociaux et accentue leur commune marginalisation.
Beaucoup de catholiques n’ont pris conscience de leur mise à l’écart de la vie nationale que tout récemment, lors du remaniement du cabinet du président Suharto, quand les quatre ministres catholiques ont été du jour au lendemain remplacés (5).