Eglises d'Asie

COMMUNIQUE N° 24 DU BUREAU DES AFFAIRES RELIGIEUSES

Publié le 18/03/2010




Une première constatation s’impose. Le gouvernement n’a pratiquement pas tenu compte des récents desiderata des évêques. En particulier, il n’a donné aucune réponse aux diverses demandes formulées par eux : création d’un nouveau grand séminaire à Da Nang, fondation de classes propédeutiques destinées à préparer les candidats au grand séminaire, renforcement du corps enseignant, propositions nouvelles pour le recrutement des candidats au sacerdoce, suppression de l’autorisation aujourd’hui nécessaire pour l’ordination des prêtres, création d’un institut de formation pour les religieux … Peut-être, le gouvernement se réserve-t-il d’y répondre en une autre occasion ?

On peut noter aussi que le communiqué n’ajoute aucune précision aux propos tenus par M. Vu Quang à Hô Chi Minh-Ville. Au contraire, l’incertitude continue à régner sur certains points litigieux. Il avait été annoncé que lors des recrutements bisannuels pour les grands séminaires, chaque province aurait droit à 10 candidats. Certains évêques avaient fait remarquer que si ce nombre était suffisant et même excessif pour certaines provinces où les chrétiens sont peu nombreux, il était terriblement insuffisant pour d’autres provinces comme, par exemple, la province du Dông Nai avec ses 800 000 fidèles. Le nombre de candidats n’est plus précisé dans le communiqué qui se contente de parler d’un nombre « suffisantIl semble qu’il devra être déterminé à nouveau, pour chaque recrutement, dans des discussions entre les évêques, le Bureau des affaires religieuses et les autorités régionales. De même, si le communiqué prévoit le départ de 5 prêtres vietnamiens pour des études à Rome en 1993, il ne fixe rien de précis pour les années à venir. On ne sait pas encore quelle sera la proportion de prêtres appelés à faire des études à l’étranger.

La traduction d’Asie ci-dessous suit le texte publié dans « Công Giao và Dân Tôc », n° 911, p. 07, du 13 juin 1993.]

Texte du communiqué

Le chef du gouvernement charge le Bureau des affaires religieuses de communiquer les décisions suivantes à la Conférence épiscopale ainsi qu’aux comités populaires provinciaux et urbains. Il lui demande aussi d’en orienter l’application :

1 – Accord est donné pour que les grands séminaires procèdent à un recrutement de candidats tous les deux ans. Le Bureau des affaires religieuses s’entendra avec l’évêque responsable du séminaire ainsi qu’avec les comités populaires provinciaux et urbains pour déterminer le nombre de candidats à chaque recrutement. Les comités populaires créeront les conditions favorables pour qu’un nombre suffisant d’étudiants soit choisi à chaque recrutement.

2 – Accord est donné pour que les grands séminaires puissent inviter à enseigner chez eux des professeurs et des enseignants attachés à d’autres séminaires du pays. Ils dispenseront leurs cours en fonction des besoins du programme de formation des diverses classes. Les autorités locales leur faciliteront les formalités nécessaires en fonction des dispositions réglementaires actuelles.

3 – Accord est donné pour que les prêtres de retour de rééducation, ayant déjà recouvré leurs droits civiques et appliquant correctement les lignes politiques et les lois, soient reconnus (comme prêtres) par les autorités régionales, reçoivent le patronage d’un évêque et reprennent l’exercice du ministère pastoral. Les comités populaires provinciaux et urbains en jugeront et feront connaître, de bonne heure, leur décision à l’intéressé.

4 – Accord est donné pour qu’un certain nombre de prêtres puissent poursuivre leurs études à l’étranger. Pour l’année 1993, accord est donné à la proposition du Saint-Siège suggérant que 5 prêtres poursuivent des études à Rome. Les évêques devront débattre avec les autorités du choix des candidats. Les noms et les dossiers devront être rapidement envoyés aux autorités provinciales et urbaines ainsi qu’au Bureau des affaires religieuses. Leur cas sera exposé au gouvernement qui en décidera.

5 – Les rencontres annuelles ordinaires de la Conférence épiscopale n’auront plus besoin d’autorisation préalable du gouvernement. La Conférence épiscopale devra cependant collaborer avec le Bureau des affaires religieuses et débattre du lieu de réunion avec les autorités régionales.

Nous avons l’honneur de communiquer ces décrets du chef du gouvernement à la Conférence épiscopale, aux comités populaires provinciaux et urbains, pour qu’ils soient correctement appliqués.

Le 17 mai 1993

Le directeur, Vu Quang