Eglises d'Asie

Décès du Père Bède Griffith, pionnier du dialogue entre chrétiens et hindous

Publié le 18/03/2010




Le P. Bède Griffith, l’un des plus célébres “gourous chrétiens” de l’Inde, est mort le 13 mai 1993 dans son “ashram” – lieu de méditation et de prière – de Shantivanam, sur les rives du fleuve Kavery, près de Tiruchipalli dans le Tamil Nadu.

Né le 17 décembre 1906 près de Londres, dans une famille anglicane, il devint catholique puis entra dans l’ordre bénédictin en 1931. Venu en Inde en 1955, il fonda trois ans plus tard l’ashram de Kurisimala au Kerala où, avec le P. Francis Acharya, il s’efforça d’intégrer la traditon monastique bénédictine dans la tradition syro-malabare.

En 1968, le P. Le Saulx, bénédictin français, qui avait fondé avec le P. Montchanin, prêtre de Lyon, l’ashram de Shantivanam (“la solitude de la paix”), sur les rives du Kavery, le grand fleuve sacré des hindous dans l’Inde du sud, demanda au P. Griffith de prendre sa succession. Le P. Le Saulx, qui avait pris le nom de Swamy Abhishiktanandam, alla vivre en ermite dans les Himalayas, tandis que le P. Griffith, qui s’appella désormais “Guruji Daynand”, reprenait l’oeuvre des deux prêtres français. Peu à peu Shantivanam devint un lieu international de rencontre spirituelle.

Le P. Griffith a écrit de nombreux ouvrages dans lesquels il a tenté de faire se rencontrer Ecritures chrétiennes et hindoues. Son désir était d’aider à la formation d’une spiritualité chrétienne indienne. Il voulait aussi faire de son ashram un pont entre l’Orient et l’Occident. De fait, nombreux sont ceux, européens, américains et asiatiques, qui se sont rencontrés à Shantivanam.

Le P. Bède a été un “gourou”, un maître spirituel, non seulement pour les disciples qui vivaient avec lui ou qui venaient le voir, mais aussi pour les gens du pays, de toute religion et de toute caste, qui le tenaient en haute estime et vénération.

Dans un article biographique paru le 30 juin 1993 dans le “New Leader” de Madras, le père jésuite Xavier Irudayaraj écrit : “S’il fallait résumer la vie et la mission du P. Bède, on pourrait dire qu’il a réalisé un mariage entre l’Occident et l’Orient. Il n’a pas été seulement un pont entre les deux. Il a vécu et s’est assimilé leurs cultures, leurs religions et leurs spiritualités. Puisse le mariage produire des fruits abondants pour l’Eglise en Inde”.