Eglises d'Asie

Deux années de fonctionnement du grand séminaire de Nha Trang

Publié le 18/03/2010




Faisant le point sur deux années de fonctionnement du grand séminaire de Nha Trang, dans une interview à l’hebdomadaire catholique de Saïgon, le P. Pham Ngoc Phi, vice-recteur, a surtout mis en relief les difficultés de toutes sortes qui ont dû être vaincues, l’une après l’autre, au cours de cette période initiale (12).

Le retard avec lequel ont été entamés les cours de la première année scolaire (1991-1992) n’aura pas été l’une des moindres. En effet, lorsque le séminaire, le cinquième autorisé par le gouvernement, a été inauguré au mois de décembre, seuls huit des trente séminaristes prévus étaient présents (13), les autorités n’ayant pas encore fait connaître le nom des autres. Quand, au mois de mars, les effectifs furent enfin complets, professeurs et élèves se virent alors obligés d’accélérer la cadence et de travailler pendant neuf mois d’affilée sans prendre de congé. Aussitôt après la fin de cette première année scolaire, sans aucun répit, la seconde commençait: elle vient de s’achever à la date normale, au mois de juin 1993. Le rythme accéléré des études a été d’autant plus difficile à soutenir que, parallèlement à l’enseignement, ont été entrepris des travaux destinés à agrandir les salles existantes et à construire de nouveaux locaux. Grâce à une nouvelle autorisation du gouvernement, ces travaux se poursuivront au cours des années à venir.

Ils sont d’autant plus nécessaires que si les promesses faites par le directeur du bureau des affaires religieuses à Hô Chi Minh-Ville sont tenues, 70 nouveaux étudiants seront admis au séminaire pour l’année scolaire 1993-94. Le séminaire qui forme des prêtres pour trois diocèses, Nha Trang, Buon Ma Thuôt, Quy Nhon, recrute sur le territoire de sept provinces, chacune d’entre elles ayant droit à dix candidats. Cette répartition par province ne va d’ailleurs pas sans poser des problèmes (14). Le diocèse de Quy Nhon qui s’étend sur trois provinces mais ne compte que 40 000 fidèles aura droit à 30 candidats, alors que le diocèse de Nha Trang, bien que riche de 130 000 fidèles, ne pourra former que 20 séminaristes, car il ne s’étend que sur deux provinces. L’évêque souhaite que les autorités laissent les évêques se concerter entre eux en vue d’une répartition plus équitable.

C’est sans doute pour le corps enseignant que le rythme soutenu des études de ces deux premières années aura été le plus difficile à supporter. Les vingt professeurs et chargés de cours, dans leur presque totalité, remplissent en effet aussi un service pastoral dans les paroisses du diocèse. Ils bénéficient ainsi de très peu de temps pour la préparation des cours et la recherche. Ce n’est que dans les années à venir que, grâce aux nouvelles ordinations en perspective, on pourra les décharger de leurs obligations pastorales. Pour que s’améliore la qualité des études, il faudrait aussi renouveler et compléter les titres de la bibliothèque et, pour cela il est nécessaire que l’Etat donne les autorisations d’importation nécessaires à l’acquisition d’ouvrages étrangers.