Eglises d'Asie – Divers Horizons
Hongkong : le Haut-commissariat aux réfugiés accentue sa pression pour le « rapatriement volontaire » des boat-people vietnamiens
Publié le 18/03/2010
Les réfugiés eux-mêmes avaient organisé cette rencontre avec l’aide de deux ONG, le « Refugee concern » de Hongkong, qui réunit un certain nombre d’associations d’inspiration chrétienne, et « Oxfam international ». Cent représentants des pensionnaires des camps devaient y participer. De nombreuses associations travaillant dans les camps de réfugiés, y compris les plus importantes comme « Amnesty international » et « Asia watch », avaient prévu d’y envoyer un délégué. Cette rencontre internationale, selon la volonté des organisateurs, devait favoriser un échange d’informations entre les associations et les boat-people qui pourraient ainsi prendre la décision du retour au pays dans un climat plus serein. Certains thèmes avaient été prévus pour les débats: les droits de l’homme, le retour sous le patronage des Nations Unies, la possibilité pour des demandeurs d’asile, classés migrants économiques à l’issue d’une première sélection (screening), d’obtenir cependant le droit d’asile à cause d’activités politiques menées dans les camps de Hongkong, qui rendaient dangereux leur retour au pays.
Commentant la décision conjointe du gouvernement et du Haut-commissariat, Mme Heather Stroud, porte-parole de « Refugee concern », a affirmé que celle-ci avait été prise sans aucune concertation préalable. Elle y a vu la confirmation de l’orientation prise depuis quelque temps par le haut-commissariat. Au mois de mars dernier, cet organisme chargé de la protection des réfugiés avait réduit la présence des ONG dans les camps au minimum indispensable (30). Aujourd’hui, il durcit sa position. A force de vouloir créer une situation qui rende « nécessaire » le retour volontaire au pays, le Haut-commissariat en est arrivé à supprimer toute possibilité de véritable volontariat chez les demandeurs d’asile vietnamiens.
Le coordinateur du gouvernement aux réfugiés, Brian Bresnihan, a pour sa part fait savoir qu’après avoir consulté le Haut-commissariat, il avait préféré arrêter tout de suite un projet qui risquait de déboucher sur un forum ouvert à tous ceux qui voulaient critiquer la politique menée actuellement dans les camps de réfugiés. Selon lui, une telle rencontre n’aurait pu être qu’improductive.