Eglises d'Asie

Une enquête religieuse décèle peu d’altruisme chez les jeunes

Publié le 18/03/2010




D’après une récente enquête du ministère des affaires religieuses, la jeunesse indonésienne se fait de la religion une idée individualiste, qui ne favorise guère son engagement social.

Dirigée par Djohan Effendi, chef du service Recherche et développement au ministère des Affaires religieuses, l’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de jeunes de toutes origines religieuses. Une conception altruiste a été attribuée à ceux qui estiment que « le but de la vie est de faire du bien aux autres et de rendre la société prospèreet une façon de voir plutôt individualiste à ceux pour qui « le but de la vie est de rechercher le bonheur, la paix, la satisfaction, en vue de préparer l’au-delà et de servir DieuDouze pour cent des réponses appartiennent à la première catégorie, soixante-dix pour cent à la seconde.

Il ressort aussi des réponses que l’attitude des jeunes devant un engagement social est cohérente avec leurs notions de la bonne et de la mauvaise conduites. Aux yeux de la plupart d’entre eux (78,7 %), une vie mauvaise se révèle par l’égotisme, l’absence de pratique religieuse, le désespoir… Dix et demi pour cent en voient le signe dans le manque d’attention aux pauvres et d’effort pour aider les autres.

Selon les résultats de la même enquête, la majorité des jeunes (53%) sont hostiles au mariage avec une personne d’une autre religion, 20% n’y voient pas d’objection. Mais l’arrière-plan religieux compte moins dans le choix de ses amis : pour la plupart des jeunes (56%), c’est avant tout une question de personnalité, 5,5% seulement disent tenir compte de la religion dans leurs amitiés.

Au sujet des groupes et mouvements de jeunes, l’enquête s’est intéressée à leurs relations avec des sectes. 61,5 % des jeunes interrogés se disent membres d’une organisation qui n’est pas une secte ; 45% déclarent appartenir au groupe de jeunesse d’une secte. En réponse à un autre question, 45% des jeunes ne désirent pas adhérer aux organisations des sectes, 29,8 % au contraire ne désirent pas être membres d’autres que ces dernières. Le rapport d’enquête ne précise pas combien de jeunes sont indifférents aux attaches de leur mouvement avec une secte, ni combien parmi eux ne désirent tout simplement adhérer à aucun groupe.

Effendi, qui est aussi professeur d’islamologie aux instituts catholiques Driyarkara de philosophie et de théologie à Jakarta, trouve inquiétant le fait que tant d’étudiants des villes entrent dans de soi-disant « groupes d’étude religieux » étrangers aux grandes communautés religieuses et qui ne visent qu’à les « endoctriner » : « les jeunes, pense-t-il, risquent d’y contracter les attitudes dogmatiques, anti-intellectuelles, du fondamentalisme