Eglises d'Asie

Bandar Lampung : des religieuses apprennent à des ouvrières à travailler en usine

Publié le 18/03/2010




Les soeurs du Sacré-Coeur de Jésus enseignent à plus d’une centaine d’ouvrières comment améliorer la qualité et la sécurité de leur travail en usine. 75 d’entre elles travaillent dans une usine de caoutchouc, 27 dans une huilerie, 15 dans une fabrique de boites de conserve. Ce sont des adolescentes et de jeunes femmes dépourvues de tout savoir-faire, qui ont avant tout besoin d’une formation manuelle pratique.

Soeur Rosalina Purwani, 32 ans, qui dirige le cours, en décrit l’arrière-plan social. Le commerce du sexe est omniprésent dans ce port de l’extrêmité sud de Sumatra, qui est aussi un centre industriel. Les adolescentes qui n’ont aucun métier sont souvent contraintes de céder aux exigences sexuelles des chefs pour obtenir une place à l’usine et la garder. A cause de l’insuffisance de leur salaire, beaucoup d’ouvrières deviennent des prostituées à temps partiel. Elles n’ont aucune idée de leurs droits de travailleuses. Celles qui viennent en formation gagnent tout juste entre 0,77 et 1,20 dollar américain par jour et doivent se plier aux cadences élevées qu’imposent les contremaîtres.

Les soeurs formatrices encouragent les ouvrières à former une association pour renforcer leur solidarité et leur pouvoir de négociation avec les directions d’usines. Cette association pourrait informer les femmes de leurs droits de travailleuses et des règles qui régissent les relations avec les employeurs. Mais, ajoute soeur Purwani, « pour le moment, elles ont avant tout besoin d’un minimum de savoir-faire, plus que d’information sur leurs droits, parce que leur plus grande peur est d’être licenciées

Au dire de soeur Paulina Ngadinem, qui fait aussi partie de l’équipe de formation, la plupart des usines de Bandar Lampung n’ont que de piètres services médicaux pour leur personnel. Sa congrégation coopère avec l’hôpital Saint-Anne et avec des médecins catholiques locaux pour fournir des soins gratuits aux travailleuses.