Eglises d'Asie

Tamil Nadu : les réfugiés srilankais risquent d’être rapatriés dans des conditions déplorables

Publié le 18/03/2010




Le 12 août 1993, on s’attendait à ce que le gouvernement indien commence à mettre en oeuvre le rapatriement de 7 000 Srilankais vers leur pays d’origine. Depuis 1990, plus de 80 000 Tamouls srilankais, fuyant la guerre civile dans leur pays, ont trouvé refuge dans des camps établis dans l’Etat indien du Tamil Nadu (7).

Le 11 août 1993, l’agence américaine de défense des droits de l’homme, Asia Watch, a lancé un appel aux gouvernements de l’Inde et du Sri Lanka pour qu’ils arrêtent le rapatriement de ces réfugiés jusqu’à ce qu’il soit établi qu’ils retournent volontairement dans leur pays après avoir été correctement informés de la situation qu’ils y trouveront.

A la suite d’une enquête qu’elle a menée en avril 1993, l’agence américaine estime que des réfugiés ont subi toutes sortes de pressions morales et physiques visant à les faire consentir à leur rapatriement vers le Sri Lanka. De leur côté, les agences internationales de défense des droits de l’homme, qui n’ont pas accès aux camps, n’ont jamais pu vérifier que les réfugiés qui ont accepté d’être rapatriés sont vraiment des volontaires. Enfin, les fonctionnaires du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés n’ont pas pu interviewer ceux-ci avant qu’ils aient signé une acceptation de retourner au Sri Lanka et qu’ils soient transférés dans des camps de transit.

Asia Watch estime encore que les réfugiés n’ont pas reçu une information suffisante sur la situation qu’ils retrouveront dans des régions qu’ils ont quittées depuis plusieurs années. Une fois de retour au Sri Lanka, ils pourraient se retrouver dans une position intenable, soupçonnés par les troupes gouvernementales d’appartenir aux Tigres tamouls de la Résistance et par ces derniers d’être des agents à la solde du gouvernement.