Eglises d'Asie – Vietnam
De nouveaux documents théoriques et législatifs sur la question religieuse
Publié le 18/03/2010
Les deux textes qui, par ailleurs, traitent de nombreux sujets liés au domaine religieux se rejoignent sur un point, à savoir la volonté d’instaurer un contrôle pragmatique et concret de la vie religieuse.
A côté de considérations sur la contribution que la religion peut apporter pour améliorer le comportement moral du citoyen, on trouve dans l’article de la revue du Parti communiste une nouvelle façon de concevoir le contrôle que les autorités tiennent à garder sur toute la vie religieuse dans leur pays. L’auteur y affirme que pour exercer sur elle un véritable contrôle et éviter qu’elle soit utilisée par de mauvais éléments au service de leurs ambitions politiques, il est inutile de s’épuiser à inspecter et à amender les idées, les croyances, les dogmes de la religion, qui règneront sur les esprits bien longtemps encore. L’article reconnait d’ailleurs volontiers l’impressionnant développement de toutes les formes de la vie religieuse au Vietnam, y compris chez les jeunes gens, au cours des dernières années. Le contrôle du religieux, selon l’auteur de cet article, pour être efficace doit uniquement porter sur la pratique, « sur les organisations religieuses, sur le clergé et les fidèles » – ce qui n’empêche pas qu’il puisse prendre des formes très rigoureuses lorsqu’il s’applique « à des actions illégales menées contre le gouvernement par un certain nombre d’individus qui exploitent le sentiment religieux comme à Bui Chu – Phat Diêm autrefois et à Thua Thiên – Huê, aujourd’hui ».
Le document législatif qui se présente comme une mise au point et un commentaire du décret 69/HDBT (13) réglementant les activés religieuses, publié le 21 mars 1991, vise, en fait, une plus grande efficacité dans le contrôle pragmatique de la vie religieuse par les autorités gouvernementales. La première partie des directives réglemente encore plus précisément que le décret de 1991 certaines activités des Eglises et des religions, comme la construction et la réparation des lieux de culte, la publication et l’importation des livres religieux, les études à l’étranger des ecclésiastiques. Ces directives rappellent aussi que les Eglises doivent, chaque année, fournir aux autorités le programme des activités de l’année et ensuite s’y tenir.
La deuxième partie de ce décret laisse apparaître que ce contrôle religieux sera à la fois hautement centralisé et diversifié à la base. En effet, il est prévu désormais que tous les comités populaires provinciaux ou urbains ainsi que les bureaux des affaires religieuses devront faire des rapports au chef du gouvernement sur la situation religieuse de leur territoire. D’autre part, les postes de cadres spécialisés en matière religieuse seront multipliés. Il est interdit aux agents du gouvernement en ce domaine d’appartenir à une quelconque organisation religieuse.