Eglises d'Asie

Le Comité d’union du catholicisme manifeste son mécontentement de la récente nomination d’un administrateur apostolique à Hô Chi Minh-Ville

Publié le 18/03/2010




La décision romaine de nommer un administrateur apostolique à Hô Chi Minh-Ville n’a pas seulement irrité les autorités civiles vietnamiennes; dès qu’elle a été connue, elle a aussi créé une certaine effervescence dans les milieux catholiques proches du pouvoir. Dans son numéro du 9 septembre 1993, l’organe du Comité d’union du catholicisme, l’hebdomadaire « Catholicisme et nation » a exprimé son mécontentement dans un article d’une grande vigueur.

Après avoir affirmé que la nouvelle de la nomination de Mgr Huynh Van Nghi comme administrateur apostolique n’a été connue de l’archevêché de Hô Chi Minh-Ville que le 12 août 1993 (11), par la voix de la radio, l’auteur de l’article constate que désormais les trois archevêchés du pays sont confiés à des administrateurs. Hanoi et Huê sont dans cette situation à cause de l’absence d’évêque titulaire. A Hô Chi Minh-Ville, selon l’hebdomadaire des catholiques patriotes, Mgr Nguyên Van Binh et son auxiliaire « n’ont maintenant plus que le titre d’archevêque », puisque tout le pouvoir est entre les mains de l’administrateur apostolique.

Le journal remarque ensuite que les nominations d’administrateurs apostoliques devraient être des mesures exceptionnelles et provisoires. Or, au Vietnam, elles semblent être la norme, puisque il y a respectivement cinq ans et trois ans que les diocèses de Huê et de Hanoi sont sous ce régime. Le nouvel administrateur de Hô Chi Minh-Ville risque, lui aussi, de garder ses fonctions pendant longtemps.

Le rédacteur de « Công Giao và Dân Tôc » se demande alors à qui incombe la responsabilité d’un tel état de choses : à l’Eglise ou à l’Etat? Il ne tranche pas mais se contente d’envisager les deux hypothèses. Dans le cas où il faudrait attribuer à l’Eglise une telle responsabilité, cela signifierait que le Saint-Siège est incapable de trouver un candidat valable parmi les trente évêques et les deux mille prêtres en activité au Vietnam, ce qui est offensant pour l’Eglise du Vietnam, ou encore qu’il a résolu d’attendre de pouvoir placer sur les sièges vacants des évêques ou des prêtres vietnamiens à l’heure actuelle exilés hors de leur pays. Dans ce dernier cas, la gestion de l’Eglise du Vietnam par le Saint-Siège serait plus politique qu’évangélique.

S’il s’avérait au contraire, ajoute le journal, que c’est l’Etat qui, par sa mauvaise volonté, bloque les nominations, il faudrait alors conclure au non-respect de la liberté de religion proclamée par la constitution vietnamienne.