Eglises d'Asie

Le statut juridique particulier des chrétiens: vers un certain consensus entre protestants et catholiques

Publié le 18/03/2010




A la suite d’une réunion qui s’est tenue à Bangalore du 17 au 19 septembre 1993, le comité permanent de la Conférence épiscopale indienne a décidé de ne pas faire opposition au projet d’un nouveau statut juridique pour les chrétiens en ce qui concerne le mariage et ses conséquences civiles.

Ce projet a été préparé en 1989 par Mme Jyostna Chatterjee, de l'”Eglise du Nord de l’Inde”. Il s’agit de remplacer la loi qui, depuis un siècle, réglemente dans le code civil de l’Etat les affaires matrimoniales et les questions d’héritage concernant les chrétiens de l’Inde (5). Les évêques catholiques, tout en reconnaissant l’urgence d’un changement, avaient exprimé des doutes sur certains points du projet, en particulier en ce qui concerne le divorce. En 1990, un dialogue sur ce point était entamé entre catholiques et protestants. De son côté, l’Union catholique panindienne se déclarait en faveur du projet de loi (6). Finalement, au cours d’une réunion tenue à Delhi les 21 et 22 juillet 1993, protestants et catholiques se sont déclarés “à la presque unanimité” favorables à une nouvelle législation.

Le comité permanent de la conférence épiscopale explique: “Depuis des années, les diverses communautés chrétiennes travaillent à la préparation d’une nouvelle législation concernant les applications civiles du mariage des chrétiens. Mais on n’était pas encore arrivé à un consensus. Les évêques catholiques se préoccupent de préserver la sainteté et l’indissolubilité du mariage chrétien. Ils sont inquiets du malentendu qui pourrait naître parmi les fidèles s’ils donnaient leur plein accord à la réforme du code civil particulier aux chrétiens. Les évêques catholiques, par ailleurs, admettent qu’il est urgent de mettre au point une législation moderne et aussi complète que possible du mariage : une législation qui respecte en particulier les droits des femmes. Comme il n’existe pas d’autre moyen de sortir de l’impasse, le comité permanent de la conférence épiscopale a décidé ne pas s’opposer à ce que le projet de loi soit présenté au gouvernement. Il se déclare même prêt à participer à sa rédaction, afin de lui donner un caractère aussi chrétien que possible