Eglises d'Asie

Mgr Huynh Van Nghi empêché de procéder à l’ordination de onze religieux

Publié le 18/03/2010




Les dernières nouvelles en provenance de Hô Chi Minh-Ville confirment que le gouvernement vietnamien continue de s’opposer à la nomination et à l’activité de Mgr Huynh Van Nghi comme administrateur apostolique du diocèse. Ainsi l’ordination de onze religieux qui devait avoir lieu le 7 octobre 1993 à Hô Chi Minh-Ville a été remise à une date ultérieure, Mgr Nghi n’ayant pas été autorisé à présider cette cérémonie.

Pourtant, dans les jours qui avaient suivi la publication du communiqué du 15 septembre 1993, les autorités avaient consenti quelques concessions. Dans une lettre adressée à Mgr Nguyên Van Binh le 22 septembre (14), le Comité populaire municipal, tout en reprenant les arguments du communiqué pour s’opposer à la nomination du Saint-Siège, adoucissait quelque peu ses termes. La dette de sang n’était plus attribuée à Mgr Nguyên Van Thuân mais à sa famille. Il était demandé à l’archevêque en titre de faire comprendre au Saint-Siège les véritables motivations des autorités vietnamiennes en cette affaire. Le quotidien, Saigon Giai Phong, du 24 septembre, présentait même des excuses officielles aux deux prêtres dont il avait déformé les propos et publiait de courts extraits de leurs lettres de protestation.

Cependant beaucoup d’autres signes laissent entendre que l’attitude officielle ne varie pas, même si la situation ne s’envenime pas. Dans une interview publiée par le quotidien de Saigon (15), le président du Front patriotique a essayé de justifier les charges du communiqué du 15 septembre contre Mgr Nguyên Van Thuân. Il a affirmé notamment que la longue détention infligée au prélat ne l’avait pas corrigé de son attitude négative vis-à-vis du régime.

A la fin du mois de septembre, le Comité populaire municipal a fait savoir à Mgr Huynh Van Nghi qu’il n’appréciait pas de le voir exercer les charges qui lui ont été confiées par le Saint-Siège et lui a demandé, une fois de plus, de cesser de se considérer comme administrateur apostolique. Il a aussi suggéré que Mgr Nguyên Van Binh, lorsque cela serait nécessaire pour présider une cérémonie, invite un autre évêque : il pourrait procéder ainsi, par exemple, pour l’ordination sacerdotale de onze religieux prévue pour le 7 octobre. Cet arrangement n’a sans doute pas été accepté, puisque la cérémonie n’a pas eu lieu.

On apprend par ailleurs que l’archevêque en titre de Hô Chi Minh-Ville, Mgr Nguyên Van Binh, a écrit une lettre officielle au président du Comité populaire de la ville dans laquelle il plaide en faveur de la décision du Vatican. Il lui demande de laisser Mgr Nghi accomplir normalement ses fonctions, car depuis la nomination faite par le Vatican, c’est l’administrateur apostolique qui détient tous les pouvoirs de juridiction dans le diocèse.

Il est probable que ce sujet brûlant ne laissera pas indifférents les évêques du Vietnam qui se réunissent en assemblée générale du 18 au 26 octobre 1993, d’autant plus que, pour la première fois depuis la création de la conférence en 1979, la réunion a lieu, non pas à la capitale Hanoi, mais à Hô Chi Minh-Ville.