Eglises d'Asie

Des prêtres prennent position dans le conflit qui divise la direction du Front démocratique national

Publié le 18/03/2010




Trois anciens prêtres catholiques membres du Front démocratique national, organisation politique clandestine représentant l’Armée du peuple nouveau, viennent de prendre position dans le conflit qui depuis plusieurs mois secoue la direction du mouvement : ils demandent que les négociations du Front avec le gouvernement se déroulent à l’intérieur du pays.

Les trois prêtres, Vicente Pellobello, Alan Abadesco et Ben Escrupulo, qui ont des responsabilités importantes au Front démocratique, ont lancé leur appel lors d’une conférence de presse clandestine tenue dans un refuge de montagne bien gardé, près de Bacolod, le 14 octobre 1993.

La crise de la coalition des treize organisations qui forment le Front démocratique national sous la direction du Parti communiste philippin s’est cristallisée sur le choix du futur lieu des négociations avec le gouvernement en place. Elle oppose aux dirigeants de l’intérieur la direction installée en Hollande et formée par le P. Luis Jalandoni, prêtre catholique, et Jose-Maria Sison, chef historique du Parti communiste philippin, qui veulent que les négociations se déroulent en dehors des Philippines, ce qui leur permettrait de garder le contrôle du mouvement. Les autres veulent avoir leur mot à dire et exigent donc que les conversations avec le gouvernement se déroulent à l’intérieur du pays.

La plupart des régions importantes de la rébellion, comme Manille et les Visayas, ont déjà pris leurs distances vis-à-vis de la direction en exil du mouvement. Plusieurs chefs rebelles de l’intérieur ont déclaré que Sison et Jalandoni sont “dictatoriaux” et “staliniens

De son côté le président Fidel Ramos, dans une conférence de presse du 18 octobre 1993, s’est déclaré favorable à des négociations avec les chefs rebelles de l’intérieur plutôt qu’avec le groupe Sison-Jalandoni : “Sison et Jalandoni se sont isolés de leur groupe, a-t-il déclaré, et les rebelles de la base ne s’intéressent plus aux idéologies mais à leurs conditions de vie réelles et à l’éducation de leurs enfants