Eglises d'Asie – Inde
Le gouvernement indien a engagé une procédure pénale contre les responsables de la destruction de la mosquée d’Ayodhya
Publié le 18/03/2010
Figurent parmi les accusés Lal Krishna Advani et Murli Manohar Joshi, principaux chefs du Bharatiya Janata Party (BJP), parti hindouiste, Bal Thackeray, chef du Shiv Sena ou armée de Shiva, Vishnu Hari Dalmia, dirigeant de Vishwa Hindu Parishad ou Conseil mondial de l’hindouisme. La plupart de ces hommes étaient présents à Ayodhya le 6 décembre 1992 quand des zélotes hindous ont détruit la vieille mosquée, symbole de l’islam indien.
Commentant l’initiative gouvernementale d’entamer une procédure judiciaire contre les responsables hindouistes, V. N. Gadgil, porte-parole du parti du Congrès, y voit la preuve que le gouvernement de M. Rao est déterminé à punir les coupables. Tout le monde n’est pas de cet avis. Un observateur de la scène politique, M. Padmanand Jah, relève qu’il n’y a pas eu d’arrestation et pense qu’il s’agit plutôt d’une demi-mesure démontrant l’indécision du gouvernement Rao.
Les chefs du BJP ont réagi très vivement aux mesures gouvernementales : « Un gouvernement qui est sur le point de tomber veut nous jouer de sales tours en essayant de nous faire perdre notre popularitéa déclaré le porte-parole du parti.
Les chefs musulmans ne sont pas non plus très impressionnés par la décision du gouvernement Rao. Ils estiment qu’il s’agit seulement d’un rideau de fumée destiné à cacher sa faiblesse. Selon eux, si l’on en reste là, cette initiative ne peut profiter en dernier ressort qu’au BJP. Ils remarquent que rien n’a encore été fait pour reconstruire la mosquée d’Ayodhya.