Eglises d'Asie – Indonésie
Le président Suharto promet que le gouvernement ne se mêlera pas des affaires internes des religions
Publié le 18/03/2010
La liberté religieuse est l’un des droits fondamentaux de l’homme parce que la foi relève de la conscience la plus profonde de chacun, a ajouté le président, selon le quotidien catholique de Jakarta, Kompas. Dans la ligne de cette philosophie, « le gouvernement ne se mêlera pas des affaires internes des religions pas plus que des questions qui ont trait à l’interprétation ou à l’institutionalisation de l’enseignement religieuxLes fondateurs de la république indonésienne, dit-il encore, ont sagement défini les relations de l’Etat avec les religions en proclamant que l’Indonésie n’est ni une théocratie ni un Etat séculier, mais se fonde sur les cinq principes du Pancasila qui est l’idéologie nationale. En vertu du premier principe, la croyance en Dieu un et tout puissant, les religions peuvent dialoguer et vivre en harmonie dans le pays si elles le veulent.
Cette déclaration de M. Suharto n’est sans doute pas sans rapport avec les accusations portées ces derniers mois contre l’Indonésie par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme à propos de la manière dont les autorités militaires de Sumatra ont réglé le conflit de l’Eglise luthérienne batak, destituant un évêque et en imposant un autre (7). L’Indonésie a aussi été accusée de promouvoir l’islamisation de Timor oriental (8) afin d’y battre en brèche le pouvoir de l’Eglise catholique toujours soupçonnée de protéger les indépendantistes. Par ailleurs, le président Suharto a lui-même été soupçonné de lâcher du lest en faveur de l’islam pour des raisons électorales (9).