Eglises d'Asie

LE DILEMME PARSI Une communauté en déclin s’interroge sur son identité et son orthodoxie

Publié le 18/03/2010




Hamish McDonald

Far Eastern Economic Review

A bout de forces mais souriante, Kurshid Daryas Mistry repose sur son lit à la maternité de l’hôpital parsi. Elle vient de donner naissance la veille à son fils Vistas. Au dehors, sous la véranda qui entoure la cour, deux infirmières bavardent assises sur un banc, tandis qu’à l’étage deux femmes médecins travaillent dans leurs cabinets de consultation. Kurshid a tout le service pour elle, car elle est l’hôte unique de la maternité de cet hôpital, construction de pierre de quatre étages au coeur du quartier d’affaires de Bombay. “Nous avons eu jusqu’à quarante lits, dit le docteur Zarrin Langdana, il y en a maintenant douze, mais à peine avons-nous quatre ou cinq naissances par moisLa chute du nombre des naissances montre le problème qui se pose aux Parsis de l’Inde. Leur communauté autrefois forte d’environ 150 000 membres est en diminution rapide et n’en compte peut-être plus que 60 000. Les maternités parsi sont presque vides parce que les jeunes partent en Amérique, se marient tard ou pas du tout, ou bien épousent des étrangers. La communauté vieillit. Il y a toujours autant de convois funéraires jusqu’à la Tour du silence sur la colline Malabar de Bombay où, pour éviter de polluer les éléments sacrés du feu, de la terre ou de l’eau, les Parsis décédés sont livrés aux corneilles et aux vautours.

Bombay sans les Parsis ? Pour le monde aussi ce serait une perte. Leur religion qui a précédé les grandes religions sémitiques remonte à l’enseignement du prophète perse Zarathoustra (appelé Zoroastre par les Grecs) qui, vers 1500 avant Jésus-Christ, formula l’idée d’un Dieu suprême, omniscient et bon, expliqua pourquoi le mal existait dans la création de Dieu, et définit une morale du bien en pensées, en paroles et en actes.

Les zoroastriens arrivés sur la côte de Gujarat en 936 de l’ère chrétienne ont conservé

fermement leur foi, à l’instar du feu sacré qui brûle en permanence dans leurs temples, symbole de vérité, d’ordre et de rectitude. En Iran, les zoroastriens pratiquants qui subsistent sont estimés à environ 25 000.

Leur morale qui enseigne à vivre honnêtement tout en tirant le meilleur parti possible des opportunités de ce monde explique la prospérité des disciples de Zoroastre dans un pays qui croit plutôt au renoncement. Au seizième siècle, leur connaissance du persan (parsi signifie persan) les aida à cultiver les maîtres mogols de l’Inde venus d’Asie centrale. A la différence des hindous des hautes castes, aucun interdit religieux ne les empêcha de fréquenter les Britanniques et de s’asseoir à leur table. “Nous sommes passés d’un coup de l’état de société rurale à celui d’une communauté ultramoderne qui a saisi tous les avantages que pouvait offrir le pouvoir britanniquedit une parsie, Bachi Karkaria, rédactrice en chef du Times of India de Bombay.

Derrière la porte de l’Inde construite sur le port pour accueillir le roi-empereur George V en 1911, la ville de Bombay semble l’oeuvre des Parsis autant que des Britanniques. Hôtels, hôpitaux, collèges, écoles, bâtiments publics, Bourse, sièges de sociétés, parcs…, tous semblent avoir sur leur facade le buste en marbre d’un bienfaiteur parsi.

Les familles d’affaires parsi comme les Tata, les Wadia et les Godrej tiennent un rang élevé dans la société. On trouve parmi les Parsis qui ont réussi des militaires comme le maréchal Sam Maneckshaw, le savant atomiste Homi Bhabha, le chef d’orchestre Zubin Mehta, sans oublier les joueurs de cricket Nari Contractor et Farokh Engineer. “Nos succès, dit un intellectuel parsi, Khojeste Mistree, sont entachés par une légende : on prétend que nous avons réussi en léchant les bottes des Britanniques. En réalité nous avons fait aussi bien dans l’Inde moderne

Quand elle considère les données démographiques de son déclin et de sa dispersion, la communauté s’interroge sur sa tradition plusieurs fois séculaire. Toujours prêts à se mêler au monde extérieur, les Parsis ont néanmoins maintenu leur originalité ethnique et religieuse. Des prêtres les plus éminents jusqu’aux plus humbles ils ne cessent de débattre, parfois avec âpreté, de ce qui fait un Parsi.

Vistas Daryas Mistry qui vient de naître est indiscutablement parsi et zoroastrien, parce que ses parents sont tous deux parsis. Mais quand il aura dix ans, si son père était un non-parsi, ses parents ne trouveraient peut-être pas de prêtre pour faire la cérémonie : navjote, au cours de laquelle la veste et la ceinture des disciples de Zoroastre sont remises à l’enfant. Il ne serait pas admis dans les temples du feu de Bombay (lieux de culte des zoroastriens), n’aurait pas droit aux facilités de logement, d’instruction, de soins médicaux procurées par le Panchayat, l’organe de direction de la communauté parsie. A sa mort on ne pourrait pas l’exposer à la Tour du silence. Peut-être sa mère serait-elle considérée comme adultère par les prêtres parsis et réputée n’être plus ni parsie ni zoroastrienne.

En revanche l’enfant d’une mère non parsie mais d’un père parsi est admis dans la communauté comme dans la religion. Dans les temples du feu les moins sévères de New-Delhi et d’ailleurs, tout enfant né d’une mère parsie ou d’un père parsi est serait à tout le moins autorisé à pratiquer les rites religieux. Parmi les milliers de Parsi émigrés en Amérique du nord et en Grande-Bretagne, qu’on tend à appeler “néo-zoroastriens”, l’interdit des mariages mixtes a presque disparu et les querelles concernent davantage les étrangers qui veulent devenir zoroastriens par conviction sans avoir de lien de famille dans la communauté.

A Bombay, au coeur du monde parsi, la ligne officielle suit toujours la règle fixée par un jugement de la Haute Cour rendu en 1908 à la demande de conservateurs indignés. Feu Sir Ratanji Tata (père du président du groupe Tata, J.R.D.Tata, aujourd’hui retiré) avait tenté d’obtenir pour son épouse française, convertie au zoroastrisme, le droit d’accéder aux temples du feu et à la Tour du silence. La Haute Cour définit alors comme étant parsis : l’enfant de parents parsis, un zoroastrien d’origine iranienne ou l’enfant d’un père parsi.

Cette approche patrilinéaire est aujourd’hui contestée parce qu’environ une femme sur six épouse un étranger et qu’une proportion égale ne se marie pas. L’âge moyen au mariage est élevé : près de 26 ans pour les femmes, 33 ans pour les hommes. “C’est comme en Europe” dit l’éditeur du magazine Parsiana, Jehangir Patel. “Jouent ensemble une existence aisée, des études poussées, la perspective d’une vie plus longue, la faiblesse des incitations au mariage… Beaucoup de femmes ne se marient pas, ou bien n’ont qu’un seul enfant

Les chiffres en baisse ne résultent peut-être pas seulement d’un taux négatif du renouvellement des générations, tel qu’on l’observe dans des pays riches comme l’Allemagne. Karkaria voit chez les Parsis une stagnation. “Les femmes, dit-elle, semblent mieux réussir que les hommes sur le plan économique, dans leur travail, dans leurs professions, si bien qu’elles ne trouvent pas toujours à se marier avec un homme de leur niveau, d’autant moins que les meilleurs sont partis aux Etats-Unis ou à Londres. Un certain renouvellement se fait jour grâce à de jeunes Parsis chefs d’entreprise, mais il y a dix ans, la vigueur virile faisait terriblement défaut. La communauté avait cessé de se reproduire et broyait du noir. Les Parsis s’étaient laissé prendre leurs emplois traditionnels de caissiers, trésoriers,etc. que leur valait une réputation d’honnêteté et de gens de confiance. Ils n’avaient plus que des situations sans avenir : employés de banque, vendeurs à temps partiel… et beaucoup se résignaient à vivre de la charité. Les Parsis qui arrivent à l’âge adulte ont tendance à rester chez leur mère. Les mères ne se séparent pas de leurs fils aussi tôt qu’elles le devraient. Il faut dire que les logements sont très rares à Bombay et que les Parsis n’aiment guère la vie commune entre plusieurs familles. Nous-mêmes les femmes n’acceptons pas de tomber dans ce guêpier. Il y a longtemps que les femmes parsies se sont mises à travailler. Aucun des standards indiens traditionnels ne s’applique à nous

En 1990, une jeune femme parsie nommée Roxanne Shah qui avait épousé un Jain (secte liée à l’hindouisme) mourut victime d’un accident d’auto. Sa famille ne fut pas autorisée à transporter son corps à la Tour du silence. Une association des zoroastriens engagés dans un mariage mixte fut alors créée dans le but d’abolir la discrimination entre les enfants d’hommes ou de femmes parsis mariés hors de la communauté. Jusqu’à présent cette association qui compte plusieurs Parsis éminents n’a pas réussi à ébranler parsi. Au cours d’une réunion publique il y a deux ans, environ 1200 Parsis ont apporté un soutien massif à la règle fixée par la Haute Cour en 1908.

Firoze Kotwal, grand-prêtre du temple du feu de Wadia, est allé plus loin. Il a écrit dans une lettre au Panchayat parsi que tous les enfants issus de mariages mixtes, y compris ceux dont le père est parsi, ne sont plus dans la communauté. Kotwai qui a passé plusieurs années à l’Ecole des études orientales et africaines de Londres travaille chez lui sous un portrait de Zoroastre. On aperçoit de sa fenêtre le temple historique de Wadia. Il annote un texte ancien sur les rituels zoroastriens. Il ne s’offusque pas que des gens du dehors contestent les coutumes parsies, mais ne cherche pas non plus à prendre leur défense. “Ce n’est pas une question d’orthodoxie, dit-il, mais de croyance. La décision du Panchayat est dans la ligne d’une résolution prise par toute la communauté parsie en 1918. A cette époque une jeune fille parsie contracta mariage en dehors de la communauté. Ce fut un choc terrible, toute la communauté fut soulevée de colère. Mon premier devoir de grand-prêtre est de préserver et de protéger cette résolution qui nous a fortifiés et soutenus depuis tant de décennies. Si une jeune fille, rejetant la loi de sa religion et de sa communauté, choisit de prendre un mari à l’extérieur, la communauté a le droit d’établir des règles pour se préserver elle-même. A chaque Parsi est donné un titre religieux : par exemple osti à une femme célibataire, badini à une femme mariée. Si elle se marie hors de la communauté elle perd son titre religieux et prend l’appartenance de son mari. C’est là la question principale à laquelle je me tiens, même si cela déplaît à beaucoup de libéraux”. Pour Kotwal la race et la religion sont de première importance. Il estime qu’en s’opposant à tout mariage mixte, même de la part des hommes, les Parsis éviteraient de devenir “une communauté de demi-castesC’est pour lui une position de principe : “Nos enseignements peuvent être universels, mais les règles que nous observons sont pour notre propre communauté

Face à la porte du Lion sur le port de Bombay se trouve un autre mémorial de la philanthropie parsie, l’institut oriental K.R.Cama. On y rencontre, niché au fond d’une pièce encombrée où se vendent les livres et les objets de piété de Zoroastre, l’érudit Khojeste Mistree, diplômé d’Oxford, qui essaie de ramener les jeunes Parsis à leurs origines. “Comme l’hindouisme et le judaïsme, dit-il, notre religion a de solides racines dans la réalité ethnique. Il faut faire partie de la communauté pour participer à la religion. Vous ne pouvez pas non plus devenir hindou. Vous êtes né brahmane ou quoi que ce soit d’autre et si vous voulez changer, il vous faut vous raccrocher à quelque néo-hindouisme comme Arya Samaj. Des Grecs sont sans doute devenus zoroastriens aux quatrième et cinquième siècles avant Jésus-Christ, mais pourquoi le zoroastrisme n’a-t-il pas survécu en Grèce ? Pourquoi les Zoroastriens qui pratiquent aujourd’hui sont-ils les seuls qui se rattachent par un lien ethnique à l’Iran ancien ?”

Pour Mistree comme pour le grand-prêtre Kotwal, la communauté se protège en restant exclusive. “Le zoroastrisme ne tue pas les croyants d’autres religions pour les convertir, dit-il. C’est tout à l’honneur de notre religion, la tradition du vivre-et-laisser-vivre. Dieu dans sa sagesse a placé chaque être humain dans une croyance. Vous contestez sa divinité si vous voulez changer les croyances. Nous sommes également reconnaissants envers la tolérance hindoue, car si, au lieu de venir en Inde, nos ancêtres étaient partis vers l’Europe, le zoroastrisme serait mort. Notre politique de non-conversion nous a été bénéfique. Aucune des autres communautés de l’Inde ne se sent menacée par nous. Je puis parler aux gens du zoroastrisme sans qu’ils aient le sentiment que j’essaie de vendre une marque de lessive”.

Mistree est aussi ferme sur la question des mariages mixtes. “Dans notre communauté nos lignées sont patrilinéaires ; la race se propage en ligne masculine. Telle a toujours été la tradition aryenne, différente de la tradition sémitique. Quand nos filles se marient en dehors de la communauté, leurs enfants ne sont pas reconnus comme parsis, la porte leur est fermée même s’ils gardent la tradition de Zoroastre. Car personne ne les empêche de suivre les cours de religion, d’avoir une vie religieuse personnelle. Celui qui rompt avec les règles de la tribu ne peut éviter certaines conséquences. Si vous êtes membre d’un club et enfreignez son règlement, vous avez le choix entre partir ou changer le règlement si la majorité de ses membres y consentent. La majorité des Parsis ne veulent pas de changement. Si vous êtes fortement attaché à la religion et à la communauté, n’en brisez pas les lois. C’est aussi simple que cela

Mistree suggère que les Parsis libéraux établissent une “infrastructure parallèle”, comme l’ont fait les juifs réformés et les néo-zoroastriens aux Etats-Unis. “Bâtissez un nouveau temple du feu et une nouvelle Tour du silence si vous trouvez que c’est une bonne solution. Si cette expérience des réformistes échoue, la foi orthodoxe, elle, a surmonté l’épreuve du temps

Mistree et Kotwal mettent en doute la sincérité des libéraux. Mistree voit en eux “des nantis qui parlent haut” mais qui sont coupés des Parsis pauvres ou de la classe moyenne. “Ils parlent par égoïsme, dit Kotwal, parce qu’un membre de leur famille a contracté mariage au dehors. C’est l’argent qui les inspire, pas une conviction

Smita Crihna, de la riche famille Godrej, a épousé un chrétien. Elle est l’une des fondatrices du groupe qui prône une réforme. Dans son appartement d’où la vue embrasse tout le panorama de la côte de Bombay, elle sourit de la flèche lancée contre “les nantis”. “C’est un fait que, si vous avez de l’argent, les prêtres ne vous empêcheront pas d’enfreindre les règles. Alors que si votre famille est pauvre, ils n’arrêteront pas de vous tourmenterIl y a quelques années, elle et son mari ont organisé chez eux les cérémonies de navjote pour leurs deux filles. “Nous avons largement distribué les invitations, sans faire aucun mystère, et personne n’a rien dit. Nous sommes allés dans les temples du feu, y compris celui de Wadia. Ou bien les gens ne nous ont pas vus, ou bien ils ont décidé de ne pas nous voir. Pourquoi ce qui est permis aux hommes ne l’est-il pas pour les femmes ? Les enfants nés de père parsi sont reconnus, on les admet aux rites des funérailles. Or, en définitive, ce sont les femmes qui transmettent la religion et qui passent le plus de temps avec les enfants. De plus la notion de la pureté ethnique des Parsis est un mythe : ils ont épousé des femmes indiennes depuis leur arrivés au Gujarat. Les orthodoxes prêchent contre nos mariages mixtes. Mais alors que nous ne cherchons pas à recruter des gens pour notre religion, eux ils contraignent ceux qui y sont à en sortir

Selon une décision prise il y a deux ans par le Panchayat parsi, les femmes comme Smita Crishna peuvent bénéficier des rites funéraires. Mais sa parenté devra avoir fait dresser un acte authentique attestant qu’elle était une zoroastrienne pratiquante au moment de sa mort. Et ni son mari ni ses enfants ne seront admis à assister aux funérailles.

Les femmes parsies comme Crishna et Karkaria pensent que derrière le conservatisme se cachent des sentiments complexes : un sentiment de supériorité vis-à-vis des autres Indiens, la peur de difficultés sociales, celle de se voir refuser l’un des deux mille logements de la communauté, ou son assitance scolaire, la crainte que se dissipe le patrimoine communautaire. Les actifs de ce patrimoine, observe Jehangir Patel, éditeur de Parsiana, consistent surtout en placements difficiles à réaliser. Le Panchayat parsi a de 100 à 150 millions de roupies (de 3 à 5 millions de dollars américains) en autres investissements et les dépôts des communautés parsies à travers l’Inde totalisent quelque 210 millions de roupies. “Ils ont peur que n’importe qui veuille devenir zoroastrien et s’empare des fonds, dit Crishna. Il suffirait pourtant de dire : vous pouvez devenir zoroastrien, mais vous n’aurez droit aux revenus que si vos deux parents sont parsisPatel cite une affaire des années 30 à Rangoon, dans laquelle le tribunal britannique jugea que les administrateurs des biens parsis pouvaient faire un arrangement de ce genre. Avec sa structure légère et sa doctrine très concise, le zoroastrime, Mistree l’admet, pourrait s’adapter à un changement d’opinion de la majorité.

Une autre action en justice est aussi une des voies où le débat pourrait conduire. La loi indienne est très sourcilleuse contre toute forme de discrimination. Mais les affaires de religion peuvent traîner pendant des années. “Nous n’avons pas vraiment envie d’aller devant les tribunaux, dit Crishna, si du moins nous avons le sentiment de pouvoir débattre d’une façon amicale. Mais s’il faut le faire nous le ferons. Nous ne pouvons rien faire tant que ne se présente pas un cas où quelqu’un a été empêché

Même les libéraux ne pensent pas qu’on arrêterait la baisse du nombre des Parsis en reconnaissant les enfants issus de mariages mixtes. Selon Patel cela ajouterait de 60 à 70 naissances aux 450 naissances annuelles, alors qu’il y a près de mille décès par an. Crishna estime que cela apporterait du moins à la communauté un peu du sang neuf dont elle a tellement besoin : “Il y a une telle consanguinité, tellement de mariages entre cousins. Vous pouvez voir certains traits amplifiés, des bizarreries…”

Au dire du grand-prêtre Kotwal le déclin n’est que temporaire, dû surtout à l’émigration. “Les progrès et les baisses se succèdent, mais la communauté survivra à tous les risques. Tant que nous suivons les enseignements de Zoroastre et que nous préservons les coutumes et les traditions de nos aïeux, notre communauté ne court aucun dangerKhojeste Mistree espère aussi que l’enseignement religieux endiguera les mariages mixtes. “Si beaucoup de jeunes gens ont conscience de leurs racines religieuses, ils sentiront leur responsabilité. Et plutôt que de laisser la race se diluer, ils se mettront en quête d’une épouse zoroastrienneDans le quartier du Fort à Bombay, le menu du restaurant Britania & Co affiche la maxime : “Pas de plus grand amour que l’amour du bien manger” (les Parsis sont notoirement gourmands). Les propriétaires parsis du restaurant, Afshin et Roman Kohinoor, se rangent du côté des libéraux. Mais à la maternité de l’hôpital parsi, Daryas Feadoon Mistry, le père du petit Vistas s’oppose à eux avec véhémence: “Regardez ma figure, voyez mon nom (Mistry signifie parsi), je suis un Parsi!”.