Eglises d'Asie

NOUVELLES DIRECTIVES RELIGIEUSES DU GOUVERNEMENT et interview de M. Nguyên Ngoc Lan

Publié le 18/03/2010




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Directives 379/TTG du chef du gouvernement

concernant les activités religieuses

(23.07.93)

Le décret 69 HDBT du Conseil des ministres (appelé désormais gouvernement) concernant les activités religieuses a été publié le 21 mars 1991. Les autorités régionales, à tous les échelons, en ont contrôlé l’application avec sérieux et rigueur. Le 3( congrès de l’Eglise bouddhique du Vietnam (2) et la cinquième réunion annuelle de la Conférence épiscopale du Vietnam (3) ont confirmé les heureux résultats du décret, en même temps qu’ils renforçaient la confiance des ecclésiastiques et des fidèles dans la politique du Parti et de l’Etat.

Cependant, la diffusion et la compréhension du décret 69 étant restées trop superficielles chez les autorités et organes responsables d’un certain nombre de régions, quelques insuffisances et erreurs sont apparues lors de l’application. Par ailleurs, certains membres du clergé des diverses religions n’ont pas encore reçu l’orientation correcte qui leur aurait permis de saisir clairement les prescriptions du décret 69; par suite, beaucoup d’erreurs ont été commises. Le règlement des conflits surgis à propos des lieux de culte est lent et se prolonge sans fin. Il existe des lieux où les autorités n’ont pas encore établi les conditions favorables à la création d’écoles de formation pour les ecclésiastiques et religieux, à l’impression de livres de prières. En certains endroits, on a manifesté de la négligence face à la publication de livres et journaux religieux, quelquefois superstitieux, parus en infraction avec la législation sur les publications. Des solutions légales n’ont pas été trouvées à temps pour contrer le petit nombre de personnes qui, en association avec des éléments réactionnaires de l’étranger, ont utilisé la politique de liberté de croyance pour saboter l’unité religieuse nationale.

Le travail d’information et de propagande concernant la politique religieuse de l’Etat reste très faible et n’a pas permis à beaucoup de membres du clergé de comprendre pleinement les prescriptions concrètes qui garantissent la liberté de croyance dans notre pays. Pour la même raison, la lutte contre les arguments de la propagande mensongère des réactionnaires utilisant la religion à leur profit n’a pas été entreprise à temps et n’a pas été menée avec assez de tranchant.

Pour assurer la bonne application de la politique religieuse du Parti et de l’Etat, le chef du gouvernement donne les directives suivantes:

1 – Les autorités civiles et les bureaux des affaires religieuses à tous les échelons devront apporter une solution correcte aux problèmes suivants:

– L’autorisation de restaurer les lieux de culte des religions endommagés, ou dégradés.

Pour ce qui concerne les lieux de culte des diverses religions que les autorités ont empruntés pour les utiliser à d’autres usages, on doit examiner si leur utilisation est encore justifiée aujourd’hui; dans la négative, ils devront être rendus aux Eglises ou à leurs titulaires actuels. Lorsque les lieux de culte ont été endommagés par la guerre ou par des catastrophes naturelles, on peut, sur la demande des membres du clergé, envisager d’autoriser leur reconstruction sur la base des prescriptions de la loi sur les terrains. Lors de la restauration des lieux de culte, il faudra soigneusement éviter de solliciter avec trop d’insistance les contributions de la population en argent, en biens, et en force physique au risque de porter tort à la santé des personnes et à la production.

– L’autorisation d’impression pour les livres religieux doit être donnée en conformité avec la loi sur les publications.

On créera les conditions permettant aux religions d’imprimer leurs livres à l’intérieur du pays. Si les religions veulent importer des livres de l’étranger, elles devront se conformer aux prescriptions de l’Etat en matière d’importation d’objets culturels. La censure des productions religieuses devra être rapidement réalisée, en conformité avec les formalités prévues par la Loi.

– Des conditions seront établies qui permettront aux religions de former leur clergé et leurs religieux dans des centres de formation du pays, autorisés par l’Etat. Les religions pourront envoyer leur clergé se former à l’étranger si véritablement le besoin s’en fait sentir. Il sera nécessaire de prêter attention aux conditions que doivent remplir ceux qui iront faire de telles études. Il sera important de choisir des personnes qui ont parfaitement rempli leur devoir civique. On donnera aussi la permission aux enseignants de dispenser leurs cours successivement dans plusieurs écoles de formation religieuse à l’intérieur du pays. On veillera que, dans ces écoles, l’éducation civique soit inscrite dans le programme en tant que matière principale.

-Chaque année, les diverses religions devront faire connaître aux autorités le programme de leurs activités religieuses, avec, en particulier, la date des fêtes célébrées dans l’année, afin de le faire approuver et de recevoir l’aide du gouvernement pour sa réalisation. Si l’on introduit des changements importants dans ce programme, on devra en avertir les autorités régionales et obtenir leur accord.

– On devra orienter les ecclésiastiques afin qu’ils soient informés des prescriptions de l’Etat en ce qui concerne les activités religieuses en lien avec l’étranger, l’envoi d’ecclésiastiques ou de délégations religieuses à l’étranger, ou l’accueil de délégations religieuses étrangères au Vietnam.

2 – Les comités populaires, les bureaux des affaires religieuses, à tous les échelons, devront contrôler l’application du décret 69 dans les régions. Ils approuveront et mettront en valeur les réalisations correctes et corrigeront sans retard les erreurs. On devra développer les études en vue de compléter la loi et les documents législatifs concernant la gestion des religions par l’Etat, de façon à assurer le déroulement de leurs activités normales et mettre un terme à celles qui sont en infraction avec la politique religieuse. Il faut aussi lutter contre les réactionnaires qui utilisent la politique de liberté de croyance pour saboter l’oeuvre d’édification et de défense de la patrie, l’unité des religions et l’unité nationale.

Désormais, les comités populaires des provinces et des villes dépendant directement du pouvoir central, les bureaux des affaires religieuses adresseront un rapport au chef du gouvernement sur la mise en oeuvre de la politique religieuse.

3 – Les comités populaires et les bureaux des affaires religieuses, à tous les échelons, aideront les religions a assimiler la politique et les prescriptions de l’Etat inscrites dans le décret 69 pour pouvoir les mettre en pratique correctement. Au cours de cette application, les religions pourront proposer aux autorités et aux bureaux des affaires religieuses à tous les échelons, des dispositions aptes à compléter les documents législatifs de l’Etat, afin de créer les conditions nécessaires au déroulement normal des activités religieuses, en conformité avec la législation de l’Etat. Lorsqu’elles recevront ces propositions les autorités devront les étudier. Elles feront connaître aux religions celles qui sont retenues et celles qui nécessitent une explication complémentaire.

L’Etat autorise les religions à se livrer à leurs pratiques dans la mesure où elles sont conformes à la loi de l’Etat. Mais il interdit sévèrement toute activité qui utilise la religion pour s’opposer aux autorités, pour introduire la division au sein de l’unité nationale. A ceux qui ainsi violent la loi, les autorités dévoileront, en temps voulu, les fautes qu’ils ont commises, afin qu’ils se corrigent. Si les intéressés ont sciemment violé la loi, on recueillera les preuves afin de les juger selon la loi comme tous les autres citoyens.

On renforcera les bureaux politiques dans les provinces et les villes dépendant du pouvoir central. On leur adjoindra le nombre suffisant de cadres capables d’effectuer des recherches et de gérer les activités religieuses. Les comités populaires des arrondissements et des districts où sont implantées de nombreuses religions établiront dans leurs territoires des bureaux des affaires religieuses. Les cadres chargés des affaires religieuses par les autorités ne pourront appartenir aux structures organisationnelles d’une religion. Le département de l’organisation (section cadres du gouvernement) (4) et le bureau des affaires religieuses auprès du chef du gouvernement seront chargés de ces nominations. Le ministères des Finances renforcera le budget prévu pour la gestion des religions à tous les échelons.

4 – A l’intérieur comme à l’extérieur du pays, on renforcera la propagande en faveur de la politique religieuse. Le ministère de la culture et de l’information, l’agence Vietnam Presse, les journaux, les radios, la télévision, les services diplomatiques et les représentants du Vietnam à

l’étranger se mobiliseront pour donner une forte impulsion à la propagande à destination de l’étranger afin que tous comprennent clairement la politique religieuse du Parti et de l’Etat. Ils lutteront contre toutes les calomnies dénaturant la situation et la politique religieuses dans notre pays.

Le chef du gouvernement prie les autorités régionales et les organes du pouvoir central d’appliquer rigoureusement ces directives. Le bureau des Affaires religieuses auprès du gouvernement orientera et contrôlera l’application. Il en rendra compte au chef du gouvernement.

Pour le chef du gouvernement

L’adjoint au chef du gouvernement

Signé: PHAM VAN KHAI

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A propos des “directives du chef du gouvernement”

Interview de M. Nguyên Ngoc Lan

Interview réalisée le 15 août 1993

pour Radio France International

Emission en langue vietnamienne

Traduit du vietnamien

par la rédaction d'”Eglises d’Asie”

– Nous avons le plaisir de vous interviewer une nouvelle fois. La presse vietnamienne vient de publier les “directives du chef du gouvernement concernant les activités religieuses”. Pouvez-vous nous faire connaître votre opinion à leur sujet?

– On m’a dit que beaucoup de personnes qui se sont contentées d’entendre parler du texte ou d’y jeter les yeux en ont été enchantées. Pour ma part, je pense aussi qu’en, s’engageant personnellement dans la publication de ces directives 379/TTG du 23 juillet 1993, le chef du gouvernement n’a pas ménagé sa bonne volonté. Mais ce ne sont là que des impressions subjectives. Quant à savoir si, d’un point de vue objectif, ces directives apportent quelque chose de nouveau, c’est une autre histoire!

En premier lieu, ces directives se réfèrent au décret 69/HBDT du 21.08.91. Elles parlent “des insuffisances et des erreurs dans la mise en pratique des dispositions contenues dans le décret ainsi que des limites de la politique de liberté de croyanceEnsuite, le chef du gouvernement informe les membres de l’administration, à tous les échelons, qu’il est nécessaire de “donner une solution correcte” à un certain nombre de problèmes, et c’est tout … En soi, ce n’est rien de plus qu’une réédition du décret 69. La seule question qui se pose donc est de savoir si le décret 69 est un bon décret ou non.

– Pourriez vous nous dire plus précisément les raisons pour lesquelles le décret et les directives qui s’y rapportent sont ou non de bons documents?

Je voudrais d’abord vous raconter une petite histoire qui a eu lieu le 31 juillet, deux jours avant que ces directives ne soient publiées dans la journal Công Giao và Dân Tôc. Ce jour-là, les prêtres d’une région de banlieue avaient été invités à une séance d’études consacrée au décret 69. Un d’entre eux s’est ainsi exprimé: “Ce décret, nous ne le connaissons que trop. Il n’aboutit à rien et il est déjà dépassé. De plus, le simple fait que vous choisissiez le samedi pour nous forcer à suivre cette réunion, durant toute la matinée, prouve à l’évidence, que, 18 ans après 1975, vous ne connaissez pas encore grand chose à la religion, ou alors que vous ne la respectez guère. En effet, le

samedi est un jour où nous sommes entièrement pris par les besoins du culte, quelquefois, encore davantage que le dimanche”.

Mais, examinons les deux premières questions, les plus dignes d’attention, celles qui, selon les directives du chef du gouvernement, doivent “recevoir une solution correcte”

La première question concerne “les lieux de culte des religionsJ’attire votre attention sur le terme :”lieu de culte”. Beaucoup qui ont entendu parler du décret, ou l’ont lu en diagonale, ou encore qui l’ont lu en fonction de leurs aspirations subjectives ont pensé que le document parlait “d’établissements religieuxJeudi dernier, une dizaine de prêtres d’un doyenné de Saigon, réunis pour une retraite ont, eux aussi, pensé qu’il s’agissait d’établissements religieux. Ce n’est pas du tout le cas. On

parle ici de “l’autorisation de restaurer les lieux de culte des religions qui seraient endommagés, ou dégradés. Quant aux lieux de cultes des diverses religions que les autorités avaient empruntés pour les utiliser, on doit examiner si leur utilisation est encore justifié aujourd’hui; dans la négative ils devront être rendus aux EglisesIl ne s’agit donc que de lieux de cultes. L’éventualité d’une restitution ne concerne que des lieux de culte utilisés à un autre usage que le culte. Mais avant qu’elle soit effective, il faudra encore examiner si leur utilisation est justifiée ou non.

La deuxième question, c’est l’autorisation d’impression pour les livres religieux, donnée en conformité avec la loi sur les publications”. Cette loi existe, elle a été approuvée par l’Assemblée nationale, le 7 juillet 1993. Comme cela a été le cas pour la loi sur la Presse quelques années plus tôt, le projet de loi a été soumis à l’examen de l’opinion publique, sans doute pour que la loi revête au moins une apparence démocratique à moins qu’il n’y ait tout simplement aucun motif à cela. Cette loi ne laisse aucune place aux maisons d’éditions privées. Au sujet des livres religieux, l’article 18 déclare sans ambages: “Les organes de gestion de l’Etat en matière de publication, qui en ont la compétence détermineront concrètement les maisons d’édition qui seront chargées de publier les livres de prières et les ouvrages religieux le plus commodément”. Cela est fort clair: Les organes étatiques en matière de publication appartiennent à l’Etat. Les maisons d’éditions qui seront désignées par ces organes pour publier des livres religieux appartiendront, elles aussi, au Parti et à l’Etat. Imaginez, que, par exemple, à l’époque du Président Ngô Dinh Diêm, les livres bouddhistes aient dû recourir à la maison d’édition de N.D. du Perpétuel secours pour être publiés. Ou encore que, à Paris, le Parti communiste ne jouisse pas d’une entière liberté de publier de livres, mais doive recourir à des maisons d’édition que lui désignerait l’Etat français, comme Mame, Desclée ou Le Cerf. Le Parti en serait sans doute ravi … ! Sans compter, que dans une telle hypothèse, les auteurs communistes pourraient compter sur la compréhension et les bonnes manières des maisons d’éditions ci-dessus alors que, personnellement, je n’aurais pas confiance dans la maison d’édition de ces messieurs du Comité appelé d’union des catholiques si elle était désignée.

– Quand y aura-t-il donc un signe de renouveau, un signe encourageant ?

Je ne le sais pas encore. Je voudrais répéter que le décret 69 dont nous avons parlé, comme d’ailleurs n’importe quelle directive qui pourrait être publiée dans le cadre du régime actuel, non seulement n’apporte rien de meilleur mais, de plus, ne peut rien apporter. Décrets et directives ne peuvent être que des pièces rapportées. Même si elles était vraiment nouvelle, la pièce d’étoffe utilisée pour rapiécer ne ferait que contribuer à déchirer le vieil habit (cette petite histoire de couture, Jésus l’a déjà signalé depuis deux mille ans. Quel est ce vieil habit? C’est n’importe quel régime qui, à l’intérieur même de sa constitution, institutionnalise une seule religion ou une seule doctrine. Je n’ai jamais pu croire à l’existence, ou à la possibilité de l’existence de la liberté de religion et de pensée dans des régimes comme ceux de Franco en Espagne ou de Salazar au Portugal autrefois, régimes qui institutionnalisaient le culte d’une seule religion, le catholicisme. Je ne crois pas non plus à l’existence de la liberté de religion et de pensée dans des pays où l’Islam est la religion d’Etat comme l’Iran par exemple. Une constitution qui officialise une seule religion ou une seule doctrine n’est plus une constitution, c’est une “oppression juridique”(1). En 1995, le cardinal autrichien Koenig, au retour d’un voyage en Union Soviétique avait fait une remarque très pertinente: “L’Union soviétique n’est pas un Etat laïque authentique comme l’Etat français, suisse, hollandais ou britannique … c’est un Etat confessionnel” comme l’Espagne ou le Portugal à cette époque. La religion d’Etat de l’Union soviétique, c’était le marxisme-léninisme. J’ajouterai tout de même qu’un régime confessionnel “religieux” est plus supportable qu’un régime confessionnel “idéologique”. En effet, le catholicisme de Franco ou de Salazar, l’Islam de Khomeny ne se sont jamais “auto-proclamés” scientifiques. Quel fardeau qu’une idéologie pesant sur nos têtes de tout son poids de “science”. On a l’habitude de citer Galilée, victime de l’Eglise. Mais pourtant, c’est précisément parce que le christianisme ne s’est jamais identifié avec la science que durant les vingt siècles de christianisme, les “Galilée” ont été moins nombreux que les “Vavilov” au cours des soixante-dix ans de l’histoire soviétique et plus particulièrement pendant le règne du Pape de la science, Staline, assisté de son cardinal Lyssenko! Quoi qu’il en soit, le vieil habit est toujours là; les religions, les réflexions philosophiques ne sont proclamées libres qu’à l’intérieur de ce vieil habit. Même si les pensées du chef du gouvernement ou de quelque autre dirigeant témoignent de leur bonne volonté, celle-ci ne peut malheureusement se manifester qu’à l’intérieur de l’habit ancien.

– A notre connaissance, les directives du chef du gouvernement Vo Van Kiêt parues le 23 juillet dernier, affirment clairement que toutes les activités internationales des religions doivent recevoir l’autorisation des autorités vietnamiennes. Pourriez-vous nous communiquer vos remarques à ce sujet?

Ce serait une situation anormale si nous étions dans un pays normal: en fait, c’est la manifestation de la suspicion à l’égard de la religion. Il y a un signe qui ne trompe jamais: chaque fois que l’on touche à la question religieuse, même si c’est d’une façon positive, on se croit obligé d’ajouter quelque chose sur “l’utilisation abusive de la religion”. Il en est ainsi dans la constitution, y compris dans la nouvelle, dans le décret 69, dans les actuelles directives … Les Etats normaux dans le monde ne se sentent pas obligé de marteler sans cesse: “Attention à l’utilisation de la religion”. Y a-t-il une seule chose dans la vie dont on ait pas abusé ? Adam et Eve ont abusé de liberté même dans le cadre du paradis terrestre! La question qu’il faudrait poser est celle-ci: qu’y a-t-il de plus facile à utiliser et quel profit en retire-t-on? Or, par les temps qui courent, qui, en utilisant la religion, pourrait réussir à améliorer ses revenus ou à épuiser ceux de la nation! Peut-on utiliser la religion pour frauder, se livrer à la concussion ou encore opprimer la population. Y a-t-il quelqu’un d’assez stupide, si il est en possession d’un kilo d’opium, pour le confier à une église ou à une pagode. Ce qui est étonnant, c’est que jamais on n’entende parler de l’utilisation du marxisme-léninisme, de l’utilisation du Parti. Non, il a été décidé que “seule” la religion pouvait être utilisée.

– Une dernière question : le décret 69 et les directives vont-ils apporter quelque changement dans les activités du catholicisme et plus généralement des religions?

Pour le moment, nous n’en voyons aucun. Pour les affaires concernant le bouddhisme, je m’abstiendrai de faire des commentaires. Pour ce qui concerne l’Eglise catholique à laquelle je suis lié, tout le monde sait que, pour elle, il est important que chacun des diocèses soit pourvu d’un responsable. Or, actuellement, 5 ou six diocèses n’ont pas d’évêque. Spécialement les sièges de deux archevêchés sur trois sont vacants. Quant au troisième, Saïgon, son archevêque, à 82 ans, a dépassé l’âge de la retraite depuis sept ans. Ainsi pratiquement, les trois archevêchés du Vietnam sont dépourvus de responsable.