Diocèse de Hô Chi Minh-Ville : un certain modus vivendi s’est instauré

Après l’ajournement de la cérémonie d’ordination sacerdotale des onze religieux, prévue le 24 octobre (15), il semble que Mgr Nghi ait donné l’autorisation aux congrégations religieuses de recourir à d’autres évêques pour procéder aux ordinations. Mgr Nguyên Minh Nhât, évêque de Xuân Lôc et président de la conférence épiscopale, qui vient d’ordonner deux de ces religieux, membres de la congrégation du Saint Sacrement, a déclaré publiquement agir par délégation de Mgr Nghi, administrateur apostolique de Hô Chi Minh-Ville.

Par ailleurs les nouvelles complémentaires de la récente réunion de la conférence épiscopale qui s’est tenue à Hô Chi Minh-Ville du 18 au 26 octobre 1993 confirment que le langage tenu par les évêques à cette occasion a été ferme et que l’unanimité y a été complète. Mgr Bui Tuân, évêque coadjuteur de Long Xuyên, récemment rentré d’Europe, a rapporté à l’assemblée les sentiments actuels de Mgr Nguyen Van Thuân qu’il a rencontré à Rome. Celui-ci est prêt à servir partout où le Saint-Siège pourrait le nommer et n’a aucune ambition personnelle. Il a d’ailleurs plusieurs fois prié le Souverain Pontife d’être déchargé de son poste d’évêque coadjuteur du diocèse de Hô Chi Minh-ville.

Deux documents publiés par l’assemblée des évêques à l’occasion de cette réunion viennent également de parvenir en Occident sous forme dactylographiée. Il s’agit d’un compte rendu de la réunion envoyé au Bureau des affaires religieuses et d’une pétition adressée au chef du gouvernement M. Vo Van Kiêt (16). Le communiqué fait en particulier état d’une proposition des évêques de diviser en deux l’actuelle province ecclésiastique de Hanoi, qui compterait ainsi deux archevêchés, Hanoi et Hai Phong. La pétition (17) propose au chef du gouvernement d’élargir davantage le domaine des premières libertés qui viennent d’être concédées à l’Eglise, et d’en accorder de nouvelles. Les six revendications contenues dans cette pétition, en particulier celles qui demandent la restitution complète de tous les établissements d’Eglise ou encore la possibilité d’ouvrir à nouveau des établissements scolaires à tous les niveaux pour la population vietnamienne, sont significatives de l’état d’esprit actuel de l’épiscopat vietnamien et de sa volonté de donner à l’Eglise du Vietnam l’espace de liberté nécessaire à ses activités.